Tiens, il est toujours là lui ?! A l’instar d’un Johnny Thunders, Jeffrey Lee Pierce fait partie de ces personnages que l’on croit morts et enterrés dès lors qu’ils nous laissent un bout de temps sans nouvelles. Lui n’a pas les traits émaciés par la seringue, mais les chaires bouffies par le goulot et malgré […]
Tiens, il est toujours là lui ?! A l’instar d’un Johnny Thunders, Jeffrey Lee Pierce fait partie de ces personnages que l’on croit morts et enterrés dès lors qu’ils nous laissent un bout de temps sans nouvelles. Lui n’a pas les traits émaciés par la seringue, mais les chaires bouffies par le goulot et malgré toutes les épreuves qu’il inflige à son corps, il est toujours bien vivant. L’archange Keith Richards veille sans doute sur lui. Il continue donc, ballotte au gré des contrats, des flashes d’inspiration, des groupes qui se font et défont au hasard des rencontres. Il continue de barbouiller des comptines pleines de foutre et de sang, taraudées par la peur du péché, il continue de les faire vivre de ses hululements shamaniques qui en ont fait jadis le premier prétendant à la succession de Jim Morrison.
Derrière lui, le Gun Club fait ce qu’il a toujours fait : assurer un service minimum sans grand relief. Peu importe, l’intérêt de ce groupe s’est toujours concentré dans les visions et les reliefs de sa teigne de chanteur, rejeton de Jim Thompson et Sam Peckinpah. On retrouve donc ce bon vieux Gun Club et c’est précisément là que le bât blesse. Prenons Nick Cave ; lui et Jeffrey sont partis de la même ligne de départ, à peu près : fracasser et dépecer le blues comme pour lui arracher des secrets. Depuis, l’Australophitèque ombrageux n’a cessé de progresser artistiquement jusqu’à devenir le superbe Scott Walker déglingué de The good son. Jeffrey Lee Pierce fait du sur-place, revient piétiner le même arpent labouré depuis dix ans plus tôt sans conquérir le moindre cm2 de terre vierge. Pour ceux qui ont déjà usé leur copie de Fire of love et de Miami, retour à la case-départ par l’entrée de service.
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Archives no 25 (sept.90)
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