Ce n’est pas parce qu’ils fricotent avec le gratin du porno français (Canal+ diffusera en juin le film Pornovista de Pascal Delaunay, le Godard du X d’après le journal Penthouse, pour lequel ils ont écrit la BO et quelques coquettes pages de figuration) qu’il faudrait prendre les Dum Dum Boys pour des garçons […]
Ce n’est pas parce qu’ils fricotent avec le gratin du porno français (Canal+ diffusera en juin le film Pornovista de Pascal Delaunay, le Godard du X d’après le journal Penthouse, pour lequel ils ont écrit la BO et quelques coquettes pages de figuration) qu’il faudrait prendre les Dum Dum Boys pour des garçons faciles. De leur promontoire niçois, ils joueraient plutôt un rôle déterminant de vigie incorruptible au-dessus du rock garage français. Chez eux, ni Paisley shirts Prisunic ni Rickenbaker rutilantes fleurant la fraîche conversion. Deux ans après l’album Hypnovista, X-perimental zebra phonic marque le retour sans tambour ni trompette d’ailleurs de leur psychédélisme bruni au charbon, comme pour monter au front, comme pour tramer une embuscade contre une époque qui les enterre. En substituant à leur batteur le swing hypnotique d’une boîte à rythmes, les Dum Dum Boys se rapprochent encore un peu du Suicide d’Alan Vega dont ils se font aujourd’hui l’écho minimaliste et blessé. Echevelé et terroriste. Lysergique et embrumé. Parfaitement à contre-courant du temps, leurs propres Fuzzbox baby et Nothing means nothing ou leurs relectures émaciées de Summertime (Gershwin) et My love for you is petrified (Jack Starr) resservent en VO quelques vertus artisanales et têtues du rock’n’roll. Noires forcément, mais admirablement franches.
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