Avant que Beck, Palace et les autres ne viennent semer le trouble dans nos certitudes, la country et le blues étaient le plus souvent l’affaire de gaziers tels que Spencer Bohren. Des outlaws au grand cœur et aux idées courtes, rétifs à la mafia de Nashville mais incapables de hisser leur musique au-delà des sonos […]
Avant que Beck, Palace et les autres ne viennent semer le trouble dans nos certitudes, la country et le blues étaient le plus souvent l’affaire de gaziers tels que Spencer Bohren. Des outlaws au grand cœur et aux idées courtes, rétifs à la mafia de Nashville mais incapables de hisser leur musique au-delà des sonos crachotantes des bastringues du Deep South. Pour Spencer Bohren comme pour tant d’autres Calvin Russell de bas étage, point d’issue hors des douze mesures réglementaires : ici, le comble de l’audace, c’est de transmuter une cover de Who do you love avec le riff de Diddley daddy. Pas franchement de quoi froisser le vieux Bo Diddley. D’ailleurs, à part votre beauf qui joue de la gratte comme une bête et se coltine l’intégrale de Stevie Ray Vaughan sur son autoradio auquel les toutes petites chansons de Spencer Bohren pourraient éventuellement rendre un soupçon d’humanité, on ne voit guère de débouchés viables pour Present tense. Les plus chanceux fréquentent depuis longtemps les terres autrement fertiles de Townes Van Zandt ou de Jerry Jeff Walker, les plus curieux les y rejoindront très vite. Quant aux fans de Rage Against The Machine ou de Dead Can Dance, ils s’en foutent royalement. Pour une fois, on ne leur donnera pas tort.
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