Voilà ce qui advient quand on décide de passer des vacances solitaires à Portland, Oregon, entre Pacifique et forêts océanes : il pleut tout le temps, on perd la tête en vaines contemplations, on s’enferme chez soi avec un magnéto 4-pistes et on consigne son désarroi sur bande magnétique. Dans la vie active, Anders Parker […]
Voilà ce qui advient quand on décide de passer des vacances solitaires à Portland, Oregon, entre Pacifique et forêts océanes : il pleut tout le temps, on perd la tête en vaines contemplations, on s’enferme chez soi avec un magnéto 4-pistes et on consigne son désarroi sur bande magnétique. Dans la vie active, Anders Parker est new-yorkais et fait beaucoup de bruit avec ses Space Needles. Ici, abandonné à son triste sort, il ne se départit qu’à grand-peine de ses mauvaises habitudes : l’air confiné de Man of sin est saturé d’électricité, mais la chambre est branchée sur 110 volts, le courant est capricieux. Souvent, quand le ciel est trop bas et que la pluie frappe aux carreaux sales, on s’y éclaire à la bougie et c’est une acoustique malade qui sous-tend cette pop démunie, fille déshéritée de Big Star ou de Pavement. Une pop qui prend volontiers quelques couleurs dès lors qu’Anders Parker consent à ouvrir les fenêtres pour aérer un peu (Dust) ou, mieux, s’aventurer sur le perron (In the year of dope). Quelques notes sifflotées, le crissement d’un orgue aigrelet suffisent alors à percer la douce grisaille de ces chansons enfumées.
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