Enterrez la bête, elle rugit encore. Déclarez mort l’underground pop anglais et le voilà qui se relève avec une énergie de fauve, comme en témoignent les compilations des labels Twisted Nerve et We Love You. Puissamment marketée, aspirée par ses locomotives Blur et Oasis, la pop anglaise a connu à la fin des années 90 […]
Enterrez la bête, elle rugit encore. Déclarez mort l’underground pop anglais et le voilà qui se relève avec une énergie de fauve, comme en témoignent les compilations des labels Twisted Nerve et We Love You. Puissamment marketée, aspirée par ses locomotives Blur et Oasis, la pop anglaise a connu à la fin des années 90 un apogée médiatique et commercial disproportionné, avant d’imploser en quelques mois, victime de son propre poids et des assauts de la musique de danse : la pop anglaise est alors devenue un genre mineur, artistiquement et commercialement. Et c’est paradoxalement deux figures de la musique qui bouge (les pieds) qui ont décidé de repartir de zéro et de défricher un underground renaissant au milieu des ruines. Le premier, Andy Votel, DJ hip-hop de Manchester hébergé par Grand Central, montait il y a deux ans Twisted Nerve. Le second, Mark Jones, fondateur du label Wall Of Sound, a créé sa division pop : We Love You. L’un et l’autre ont pour ambition de capter le bouillonnement des caves et des garages anglais. La parenté entre les groupes rassemblés ici n’est pas stylistique mais sonore : tous ne cultivent pas les mêmes influences, du glam décati de Skylab aux fantastiques proto-new-wave Clinic, mais tous se retrouvent dans la même situation de survie en territoire dévasté. Uniformément, les groupes sont fauchés, la production pourrie, et l’ambition en berne tranche avec la sophistication et les grandes gueules de la brit-pop. Effervescence, indépendance, grisaille : on se croirait revenu en 1979, au lendemain d’une autre déflagration. Du coup, Joy Division ou les Young Marble Giants ressuscités ne dépareraient pas au milieu de Sirconical, D.O.T., Badly Drawn Boy (Twisted Nerve), The Bees, Lightspeed, Dymaxion (We Love You). Autant de groupes qui ne feront pas les couvertures des magazines. Autant de raisons d’espérer toujours et de croire à la vitalité éternelle de la musique populaire.
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