On réédite les Magnetic Fields de Stephen Merritt, vedette new-yorkaise de l’underground lo-fi. Beau et snob. Histoire de situer le personnage, lire d’emblée ces deux réflexions récentes qui caractérisent ; assez bien la tête pensante des Magnetic Fields -et feront éventuellement gagner dû temps à ceux de nos lecteurs qui ne s’y reconnaîtraient guère. “Le […]
On réédite les Magnetic Fields de Stephen Merritt, vedette new-yorkaise de l’underground lo-fi. Beau et snob.
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Histoire de situer le personnage, lire d’emblée ces deux réflexions récentes qui caractérisent ; assez bien la tête pensante des Magnetic Fields -et feront éventuellement gagner dû temps à ceux de nos lecteurs qui ne s’y reconnaîtraient guère. « Le rock n’aurait dû consister que de là branche McCartney. Il l’aurait pu parfaitement se passer de la branche Lennon-Jagger- Richards. « Ou bien encore : « Le souci de reproduction réaliste des sons est une bêtise. Moi, ce qui me motive, c’est de déformer les sons naturels, pas de leur rester fidèle ». A eux qui sont encore avec nous, on précisera vite que de tous les représentants de la ligne pop dure – dont la lo-fi n’est pas le courant le moins extrême -, Stephen Merritt est à la fois le plus radical (donc le plus énervant à ses heures – voir les citations présentes), mais aussi le plus instruit et le plus gratifiant à regarder travailler. Car une fois acceptées les règles (exigeantes, un peu snob) qui gèrent son petit monde créatif, il y a un certain contentement, une certaine jouissance dans la simplicité et le dépouillement à prouver dans les projets de cet homosexuel revendiqué de New York. Qu’il s’agisse des albums des Magnetic Fields – The Charm of the highway strip est la quatrième référence du groupe, rééditée aujourd’hui par le label anglo-irlandais Setanta – ou du disque collectif enregistré avec la crème pop de la crème pop (Dean Wareham, Chris Knox, Lou Barlow et autres figures) sous le patronyme The 6ths, c’est le même souci de concision nue et d’invention par l’absurde qui gouverne les chansons de Stephen Merritt. Au départ était une chanteuse, Susan Anway, petite punkette sans génie partie depuis retrouver son Arizona natal. Puis vint l’heure pour Merritt, compagnon de jeu difficile, de s’assumer en solo. Peu à peu, autour d’influences apprises par cœur -lesquelles englobent Abba, Dolly Parton, Cole Porter, Morricone,
Kraftwerk et St Etienne – ce type d’une trentaine d’années a appris à coller l’incollable, à orchestrer l’impossible (des petits synthés déglingués, des boîtes à rythmes d’un autre siècle), pour atteindre une sorte de nirvana un peu désuet sur ce disque, sans doute le plus abouti des albums de Magnetic Fields. Ce faisant, il a probablement rempli ce qui constitue pour lui la mission du musicien moderne : « Construire des petits trésors à chérir pour le reste de sa vie, plutôt que de perdre son temps à vouloir montrer son âme. «
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