Il est de ces divas presque aphones, aux cordes et à l’âme écorchées Lisa Germano, Kristin Hersh , qui ont su mettre à nu la beauté frigorifique de leur désespoir. Strip-tease moral au rythme d’un violon douloureux, de timides arpèges ou de quelques notes de piano blafardes. Lori Carson (une ancienne Golden Palaminos) semble […]
Il est de ces divas presque aphones, aux cordes et à l’âme écorchées Lisa Germano, Kristin Hersh , qui ont su mettre à nu la beauté frigorifique de leur désespoir. Strip-tease moral au rythme d’un violon douloureux, de timides arpèges ou de quelques notes de piano blafardes. Lori Carson (une ancienne Golden Palaminos) semble réunir dans Where it goes toutes les qualités requises mélodies fragiles, retenue, chant lumineux et habité pour venir s’ajouter à la sainte Trinité de l’amertume faite musique. Ses mélopées autistes ne parviennent pourtant pas à tarauder nos sens. Peut-être parce que là où l’archet de Lisa Germano se braque, colérique et indompté, le sien se fait trop lisse et aseptisé ; parce que là où les cordes de Kristin Hersh se montrent rêches et bagarreuses, les siennes se font liquides et trop polies. La voix et la musique semblent faire bande à part et s’ignorent superbement : alors qu’on pensait sortir de ce petit traité du désarroi fébrile l’âme amochée, le cœur bleuté, on termine frustré, voire épuisé. Lori Carson semble avoir oublié qu’entre langueur et longueur, il y avait plus qu’une voyelle.
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