Cool mouillé. Il incarna le hip-hop avec un premier album historique. Dépassé par le rap, il ne chante plus que pour les midinettes. Si LL Cool J a beaucoup compté pour le hip-hop, le hip-hop semble ne plus signifier grand-chose pour lui aujourd’hui. En baptisant son sixième album Mr Smith, James Smith confirme implicitement qu’il […]
Cool mouillé. Il incarna le hip-hop avec un premier album historique. Dépassé par le rap, il ne chante plus que pour les midinettes.
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Si LL Cool J a beaucoup compté pour le hip-hop, le hip-hop semble ne plus signifier grand-chose pour lui aujourd’hui. En baptisant son sixième album Mr Smith, James Smith confirme implicitement qu’il ne se reconnaît plus en LL Cool J. Nous non plus. Comment reconnaître ici Ladies Love Cool James le premier artiste signé chez Def Jam , devenu avec son bob Kangol, ses chaînes en or et ses Adidas « shelltoes », le symbole éternel du B Boy ? Beau comme un dieu de la boxe, LL Cool J a toujours incarné le charmeur joli cœur, mais aussi la bombe mégalo au phrasé musclé et aux rimes arrogantes respectée des rude boys. Dès le second album, I need love peut-être la première ballade rap faisait déjà râler ses admirateurs tout en confirmant ses ardeurs de maître-tombeur. On s’en accommoda alors, car il innovait, loin de servir les navrantes roucoulades pour midinettes d’aujourd’hui. Parce qu’il sonnait alors juste, quand il s’ajuste pathétiquement aujourd’hui aux concepts déjà éculés la trilogie « rester vrai », « fumer des blunts » et « shooter les rivaux » dont il refusait la facilité auparavant d’une culture rap qui l’a bel et bien distancé. Rayée de la carte, l’urgence flamboyante d’I need a beat et I can’t live without my radio. Oblitérée, la morgue contagieuse de Rock the bell et Mama said knock you out. A 26 ans, dix ans de carrière semblent avoir usé LL Cool J jusqu’à la trame. En dépit du titre Hip-hop nostalgique serment d’allégeance censé prouver le contraire , on cherchera en vain un pur moment de hip-hop mordant dans cette collection de ballades doucereuses. Le premier single Hey lover, enrobé des chœurs de Boyz II Men, emporte d’ailleurs le pompon de la mièvrerie dégoulinante. « Merci à KRS One de nous prouver que le hip-hop est éternel », écrit-il en note de pochette. Il aurait dû ajouter « et de continuer à perpétuer une éthique que je n’ai plus le courage d’assumer ».
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