Prodige de la house à 15 ans, Felix revient terroriser les danseurs, avant de les sauver.Personnalité torturée et au vrai nom inconnu, ce natif de Chicago a débuté sa carrière à 15 ans, signant son premier disque sous le haut patronage du gourou et inventeur du son acid, DJ Pierre. Annoncer à ses parents à […]
Prodige de la house à 15 ans, Felix revient terroriser les danseurs, avant de les sauver.
Personnalité torturée et au vrai nom inconnu, ce natif de Chicago a débuté sa carrière à 15 ans, signant son premier disque sous le haut patronage du gourou et inventeur du son acid, DJ Pierre. Annoncer à ses parents à 15 ans qu’on quitte l’école pour se lancer à corps perdu dans la house ne fait pas très sérieux. Bien trop jeune pour écumer les boîtes de nuit, il ne donnera pas de suite à son coup d’éclat de 1986: Felix Da Housecat retourne vers ses études et poursuit son apprentissage musical dans des expériences soul ou hip-hop aussi influencées par Prince ou Hendrix que navrantes. Entre 16 et 20 ans, plus rien. Le vide, les rêves envolés, premier mystère d’une carrière fascinante. C’est lors d’un séminaire à Minneapolis en 1992 que Felix renoue son amour avec la house, une fois encore sous l’impulsion du DJ Pierre. Envolée la tradition uplifting et happy de la house, Felix Da Housecat flirte désormais avec le terrorisme: la plupart des morceaux de Thee Album ont une volonté pernicieuse de déranger. Pourtant, les rythmes restent abordables ? pas la moindre dérive techno-hardcore ? mais toujours présents : il ne s’agit pas non plus d’ambient. Un équilibre malin : la rythmique invite à la danse pour introduire un sentiment diffus d’insécurité. Ou comment se sentir mal à l’aise sur une piste de danse. Les morceaux deviennent rapidement industriels, distordus, stressants. Effort gratuit (donc inutile), si Da Housecat n’apportait pas ensuite réconfort et espoir. Ainsi, Somekinda spécial apparaît ici comme une bouée de sauvetage miraculeuse. Dans ces refuges, Felix devient soudain romantique, murmurant un « You think you’re special ? So do I », magnifique clou de l’album. Ainsi fonctionne celui-ci, toujours entre deux eaux, entre tempête et bonace. Grand disque.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}