Seule l’Amérique se souvient de XTC, dont on fouille en profondeur la pop à tête de citrouille. Pêche miraculeuse. Ceci est la quatrième compilation de XTC sans compter les recueils de raretés, les live ou autres sessions pour la radio et signifie au passage que le successeur de Nonsuch se voit clairement remis […]
Seule l’Amérique se souvient de XTC, dont on fouille en profondeur la pop à tête de citrouille. Pêche miraculeuse.
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Ceci est la quatrième compilation de XTC sans compter les recueils de raretés, les live ou autres sessions pour la radio et signifie au passage que le successeur de Nonsuch se voit clairement remis aux calendes grecques. Au lieu de ronger son frein en pestant une fois encore contre la lenteur pathologique d’Andy Partridge, tentons de trouver une utilité à ce bel objet lourd et inerte dont on connaît à l’avance le contenu par cœur : caler un meuble de pur Old English style ? Servir de boîte à toffees ? De plateau pour muffins ? De guide onirique pour visiter une Angleterre virtuelle peuplée d’individus à tête de citrouille ? Plus sérieusement, cette anthologie des trente et un singles publiés durant quinze ans par XTC, grâce à l’implacable ordonnance chronologique, révèle au détour de titres trop vite oubliés All you pretty girls ou d’autres que l’on a au contraire menés jusqu’à l’usure Dear God , des trésors enfouis qui feront l’affaire du fan le plus aguerri, toujours prêt à en reprendre une lampée malgré les griefs en cours. Pour d’autres, ce sera une opportune méthode Assimil pour enfin percer le phénomène suivant : on a vu s’élever depuis quelques années des voix de plus en plus nombreuses pour réclamer une révision du procès trop hâtif une bande de pépères à Pepperland, vieille boîte de Pandore cabossée que certains ont cru bon d’intenter à XTC depuis English settlement, dernier chef-d’œuvre authentifié par les instances officielles du rock, alors que Skylarking et Nonsuch ont largement contribué depuis à la remise en jeu du titre, selon notre humble avis. Ainsi les Posies, Eric Matthews, Richard Davies, les Presidents Of The USA, pour ne citer qu’eux, placent Swindon et son groupe d’ermites à l’honneur sur leur cartographie personnelle et voient en XTC les trois lettres de noblesse d’une vigueur popissime jamais tarie. Les plus jeunes, s’ils ne prêtent pas trop d’importance aux railleries officielles, auront ainsi à cœur d’aller vérifier par eux-mêmes. Bon voyage, on en revient rarement. Pour les Américains notamment, XTC symbolise le renouvellement perpétuel d’une tradition ô combien exotique, la force tranquille de l’évolution à pas comptés : le genre de groupe tellement économe de ses forces qu’il poussera sûrement l’excentricité jusqu’à enterrer sa pléthorique descendance. Fossilisés aujourd’hui, on est sûrs de les retrouver intacts et toujours vivaces d’ici la parution du volume 2, dans un bon demi-siècle.
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