Protégeons Jonathan Richman comme on protège la grue de Mandchourie, le phoque moine ou toute autre espèce menacée. Les Modem Loyers, sa seule réalisation solide ici-bas, commencent à dater et, à mesure qu’on s’en éloigne, il se pourrait que le souvenir même de Richman s’étiole complètement. Donc, n’oublions pas notre Jojo, éternel Ugolin du rock, […]
Protégeons Jonathan Richman comme on protège la grue de Mandchourie, le phoque moine ou toute autre espèce menacée. Les Modem Loyers, sa seule réalisation solide ici-bas, commencent à dater et, à mesure qu’on s’en éloigne, il se pourrait que le souvenir même de Richman s’étiole complètement. Donc, n’oublions pas notre Jojo, éternel Ugolin du rock, glamour comme une partie de scrabble chez Jean Poperen, mais tellement attachant. Pour s’en souvenir, il y a donc ces disques, nombreux et pas toujours inoubliables, que le petit prince sans royaume lâche dans une indifférence qui le lui rend au centuple: Jonathan sings; I, Jonathan ; Jonathan goes country… On croirait les aventures de Oui-Oui et on n’en est pas loin. Ici, il dégaine un vieux rockab ; là, fait son Jacques avec une bande de bouseux ailleurs, se prend pour Sinatra… Vraiment un brave type. Un peu casse-couilles, mais brave. Devinez, par exemple, quelle chanteuse il rêverait de voir sur scène. C’est écrit dans sa bio : Nana Mouskouri! Brave type. Sur son nouvel album, il y a une reprise de Tom Waits que même l’affreux Arno torché comme une serpillière n’aurait pas rendu si méconnaissable. Il y chante en duo avec une animatrice télé, proclame une ode a cappella à un joueur de baseball des années 20 et nous inflige peu ou prou la même country bancale que sur les précédents. Celui-ci est-il un peu meilleur ? Ou pire Allez savoir. Comme il dit: You must ask the heart. A vot bon coeur.
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