On est là “pour la paix”, “pour le soleil”, “pour être soi-même”, “pour rencontrer des gens”, “prendre des drogues”… Le ton est donné, l’ambiance d’un des plus grands festivals rock anglais résumée : on va à Glastonbury pour célébrer l’été et vivre en bon sauvage pendant trois jours. Glastonbury the movie sera donc un documentaire […]
On est là « pour la paix », « pour le soleil », « pour être soi-même », « pour rencontrer des gens », « prendre des drogues »… Le ton est donné, l’ambiance d’un des plus grands festivals rock anglais résumée : on va à Glastonbury pour célébrer l’été et vivre en bon sauvage pendant trois jours. Glastonbury the movie sera donc un documentaire bab et doré. Ténus fils conducteurs, quelques personnages reviennent en filigrane : une jeune fille filmée David Hamilton danse dans le soleil, une deuxième construit sa tente avec du papier bulle et alu, un jeune Black vend des boissons… On n’en saura pas plus sur eux, le film montre simplement sur fond de musique ambient et techno new-age que, pendant trois jours, tout est bien dans le meilleur des mondes. La célébration des fêtes de l’été se doit d’être folkorique, alors c’est à qui sera le plus hors norme, quitte à être parfaitement ridicule. Le site prend des allures de gigantesque cour des miracles : y défilent des anonymes, des forains, des fous déguisés en Romains ou en sœurs Brontë, des adeptes de Krishna, des militants écolos qui veulent sauver les baleines, des enfants sales supportant le bruit et la chaleur sur les épaules des parents toute une communauté abrutie par un environnement lénifiant. Une galerie de portraits qui restent toujours superficiels malgré la volonté d’humanité : on ne s’intéresse aux gens que pour montrer qu’ils arrivent à communier avec eux-mêmes, c’est beau mais limité. Sont éclipsés les côtés toujours un peu sordides de ces grands rassemblements bagarres, picoles, ennui au profit de visages béatement sous influence ou d’interminables couchers de soleil. N’apparaissent pas ici les stars qui pourtant attirent le fan, seuls les artistes suffisamment peace and love (un joueur de sitar, les abjectes néo prog-rock Ozric Tentacles…), dérangés (Porno For Pyros) ou noisy anesthésiants (The Verve, Spiritualized…) sont ici représentés. Ignorés les rigolos Weezer, Tricky, Offspring et autres Boo Radleys… Trop bab pour être honnête, le film et sa bande-son parfaitement accordée à ces images lentes et endormantes - n’attireront que ceux susceptibles de s’y reconnaître.
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