Entre admiration et pitié, nous ne savions plus très bien quels sentiments réserver à ce héros des années 80. Et puis, avec l’avènement du roi Edwyn Collins, star des perdants magnifiques devenue vedette méritoire du Top 50, le rock d’hier traditionnel mais malin, orthodoxe dans l’esprit mais capable des plus belles pitreries dans l’exécution […]
Entre admiration et pitié, nous ne savions plus très bien quels sentiments réserver à ce héros des années 80. Et puis, avec l’avènement du roi Edwyn Collins, star des perdants magnifiques devenue vedette méritoire du Top 50, le rock d’hier traditionnel mais malin, orthodoxe dans l’esprit mais capable des plus belles pitreries dans l’exécution a repris des couleurs. Ainsi donc, les valeurs de l’écriture et de l’application n’étaient-elles pas totalement dépassées. L’ami Roddy Frame, génial mélodiste et éternel cadet de l’école classique, parviendrait-il à raccrocher le bon wagon en creusant le même éternel sillon pop ? Pour cela, il aurait suffi, comme chez Collins, d’une bonne dose de détermination, d’énormément d’orgueil et d’une chanson hors norme son A Girl like you à lui faisant office de porte-drapeau. Mais plutôt que de s’appuyer sur les atouts qui ont fait sa gloire d’antan, Frame, cédant aux artifices d’une certaine idée de la modernité (basse sans manche, piano à queue et solo de guitare), n’a de cesse de s’inventer des univers bidons et bêtement respectables, fonçant tête baissée dans le panneau de cette hérésie que constitue le « rock pour adultes » immonde appellation d’origine américaine, une impasse dont même Everything But The Girl semble s’être récemment tiré. Les démonstrateurs d’équipement hi-fi vont adorer. Et nous ? Comme à chaque album d’Aztec Camera, on se consolera en priant pour que le prochain soit celui de la réconciliation.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}