Liam Howlett The Dirtchamber sessions volume one (XL/Delabel) Brillant conspirateur de Firestarter ou Charly, architecte des basses les plus physiques d’Angleterre avec Prodigy, Liam Howlett n’oublie pas ses fondations, ces jours studieux où le gamin d’Essex faisait trimer ses maxis de hip-hop américain sur ses platines, les tuait à la tâche, les pressait jusqu’à en […]
Liam Howlett The Dirtchamber sessions volume one (XL/Delabel)
Brillant conspirateur de Firestarter ou Charly, architecte des basses les plus physiques d’Angleterre avec Prodigy, Liam Howlett n’oublie pas ses fondations, ces jours studieux où le gamin d’Essex faisait trimer ses maxis de hip-hop américain sur ses platines, les tuait à la tâche, les pressait jusqu’à en extraire le sérum. Mais comme le dira plus tard la chanson de Prodigy, le méchant Poison, Liam Howlett avait à la fois attrapé le virus (du hip-hop) et le remède soit une modernisation radicale des écritures old-school. Et si lui et son groupe feront ensuite régulièrement l’école buissonnière du hip-hop, ils en conserveront toujours l’uniforme et les armes. A l’heure où de brillants Américains se chargent de rappeler à quel point la platine peut être un instrument fichtrement musical et expressif (des X-Ecutioners aux Invisibl Skratch Piklz), on ne s’étonne pas de retrouver Liam Howlett derrière ses premières armes. Mais à l’écoute de ce mix virtuose, un souvenir intime et atroce revient à l’esprit : le jour où l’on regarda les images accélérées et saccadées de Zazie dans le métro en souffrant d’une épaisse gueule de bois. Pénible impression d’étourdissement, au bord constant de la nausée, le cerveau beaucoup trop lent et fragilisé pour traiter les informations envoyées de l’oeil. Mis en musique, ce vertige donne The Dirtchamber sessions volume one, où Liam Howlett fait visiter sa discothèque. Mais en accéléré : cinquante titres sont ainsi passés par les armes en cinquante minutes, dans un festin pas toujours digeste. Le problème n’est pas tant en fait la richesse et la complexité du menu que la rapidité athlétique du service : sans sas de décompression, on passe en quelques secondes d’Herbie Hancock aux Sex Pistols, de Barry White à Public Enemy. En empruntant ainsi, dans ces gigantesques montagnes russes, des raccourcis affolant pour les sens, Liam Howlett crée un rare sentiment de panique, terminant son sprint gourmand à bout de souffle, sur les genoux. Dommage pour un générique idéal, où l’hommage aux anciens Public Enemy, Grandmaster Flash ou Ultramagnetic MC’s, auxquels Prodigy doit au moins la moitié de ses breakbeats n’empêche pas une vision panoramique et moderne du groove des Charlatans à KLF en passant par Jane’s Addiction. Une discothèque de rêve, même si indigeste en digest.
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