La 57e cérémonie des Grammy Awards, qui se tenait dimanche 8 février au Staples Center, à Los Angeles, a couronné Sam Smith, Beyoncé, Beck, Kendrick Lamar, St Vincent et Aphex Twin. Et a surtout vu Kanye West faire une bonne blague, Obama prononcer un discours contre les violences conjugales et Kristen Wiig danser sur Sia.
– L’étrange blague de Kanye West
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Est-on face à un immense moment d’auto-foutage de gueule ? A une bonne grosse blague un poil gênante? Ou à un pétage de boulon en règle? Dimanche 8 février, Beck se voit remettre le prix du meilleur album de l’année pour Morning Phase des mains d’un Prince à mi-chemin entre le gourou new-age et l’extraterrestre. Alors qu’il s’apprête à dérouler son discours de remerciements, Kanye West déboule sur scène puis se ravise, hilare.
Pour comprendre pourquoi Kim Kardashian est morte de rire au premier rang, il faut remonter le temps. En 2009, alors que Taylor Swift vient de remporter le prix de la meilleure vidéo de l’année, un Kanye West furibard débarque sur scène, lui prend le micro des mains et assure que c’est Beyoncé qui a sorti le meilleur clip de l’année. Taylor est outrée, Beyoncé semble mi-gênée mi-flattée. Kanye West a, lui, l’air de péter un boulon en direct.
La référence à ce moment six ans après aurait pu n’être qu’une bonne grosse vanne si Kanye West n’avait pas déclaré, l’air très sérieux, après la cérémonie: « Beck a besoin de respecter le véritable talent artistique et de donner son prix à Beyoncé. » Oups.
Interrogé par US Weekly sur ce gros sac de nœuds, Beck a expliqué avoir été « très excité qu’il |Kanye, ndlr] monte sur scène. Il mérite d’y être autant que n’importe qui. Combien de supers albums a-t-il sorti ces cinq dernières années, hein? » Concernant la déclaration de Kanye West sur Beyoncé, le chanteur a estimé: « Je pensais qu’elle allait gagner. Allons, c’est Beyoncé! »
– Sia dos au public, Kristen Wiig assure la choré
On aurait pu croire qu’en 2015, on nous lâcherait enfin les basques avec Sia. C’était sans compter l’amour des Américains pour la démesure. La cérémonie des Grammy a donc bien entendu compter sa chorégraphie de l’horripilant Chandelier, interprétée pour l’occasion par la comédienne Kristen Wiig (pilier du Saturday Night Live) et la jeune danseuse du clip Maddie Ziegler. La chanteuse Sia faisait elle, comme à son habitude, dos au public.
https://www.youtube.com/watch?v=MeUCoMm3DGE
– Le discours d’Obama sur les violences domestiques
On connaissait le goût des Etats-Unis pour le mélange entre politique et entertainment. Ils nous le prouvent une fois de plus en diffusant un discours de Barack Obama sur les violences conjugales en pleine cérémonie des Grammy, suivi de l’interprétation de By The Grace of God par une Katy Perry très solennelle et tout de blanc vêtu.
http://www.dailymotion.com/video/x2gqo14
Rappelons que c’est un soir de Grammy, en 2008, que Rihanna s’était fait battre par Chris Brown. Le chanteur était présent dans la salle pendant le discours d’Obama.
– Rihanna, Paul McCartney er Kanye West interprètent « Four Five Seconds » pour la première fois en live
L’improbable trio de ce début d’année a interprété son single, qui paraîtra sur le prochain album de Rihanna, pour la première fois en live aux Grammy. La scénographie était à l’image du clip : ultra sobre.
– Pharrell Williams livre une prestation politique
Pas de chapeau informe ni de danseuses dénudées pour le N.E.R.D. aux Grammy dimanche, mais plusieurs références à Ferguson. Si Pharrell Williams avait revêtu une tenue de liftier rappelant celle du « Lobby boy » de Wes Anderson, ses danseurs évoluaient en sweats à capuche. Or, le hoodie est devenu, depuis la mort de Trayvon Martin, adolescent noir tué en février 2012 par George Zimmerman alors qu’il portrait un sweat à capuche, symbole d’injustice raciale. Autre référence politique à la fin de la performance, lorsque Pharrell Williams et ses danseurs ont levé les mains face au public. Baptisé « Hands up, don’t shoot » (« Mains en l’air, ne tirez pas »), ce geste a été largement exploité depuis début août pour dénoncer l’injustice entourant la mort de Michael Brown, autre adolescent noir tué par un policier en août à Ferguson. Précisons que Pharrell était accompagné de Hans Zimmer à la guitare et de Lang Lang au piano.
Bonus: les fesses de Madonna sur le tapis rouge, juste ici.
Le palmarès:
Album de l’année : Beck, Morning Phase
Chanson de l’année : Sam Smith, James Napier, et William Phillips, Stay With Me
Meilleur nouvel artiste : Sam Smith
Enregistrement de l’année : Sam Smith, Stay With Me
Meilleure interprétation pop solo : Pharrell Williams,Happy
Meilleur duo/group pop : A Great Big World avec Christina Aguilera, Say Something
Meilleur album vocal pop : Sam Smith, In The Lonely Hour
Meilleure interprétation R&B : Beyoncé avec Jay Z, Drunk In Love
Meilleure chanson R&B : Beyoncé, Jay Z, Drunk In Love
Meilleur album rock : Beck, Morning Phase
Meilleur album rap : Eminem, The Marshall Mathers LP 2
Meilleur album électronique : Aphex Twin, Syro
Meilleur album de musique alternative : St. Vincent, St. Vincent
Meilleure vidéo : We are from LA, Happy
Meilleur album de musique urbaine contemporaine : Pharrell Williams, G I R L
Meilleur album de R&B : Toni Braxton et Babyface, Love, marriage and divorce
Meilleur album de musique du monde : Angelique Kidjo, Eve
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