Échappée belle d’un Atlas Mountains pour une messe pop et blanche. Critique et écoute.
L’émerveillement est constant, mais il est un mystère que, on l’espère, personne ne pourra jamais percer : ensemble et tous calculs faits, les Atlas Mountains de Frànçois grimpent plus haut que l’Himalaya mais escaladent, séparément, des sommets sentimentaux à peine moins élevés. Archipel d’Amaury Ranger, Petit Fantôme de Pierre Loustaunau, et désormais Babe de l’Ecossais Gerard Black, clavier et vocaliste en apesanteur du groupe, accompagné notamment de Ranger : ces sacrées montagnes n’en finissent ainsi pas de survoler le monde qui les entoure. De très haut, en ce qui concerne Babe. Car une écoute de Volery Flighty suffit, après quelques éventuelles minutes d’étonnement, pour que le miracle s’impose : l’impression quasi mystique que ces chansons offrent un point de vue direct sur une certaine forme de paradis, celle d’assister à une messe, blanche et sans autre messie que des chœurs tombés du ciel.
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L’Evangile selon Babe ? Une pop très free, jazz parfois, british-folk souvent, électronique régulièrement, tout à la fois quand il le faut. Des chansons sans racines apparentes : France ou Beach Boys ou Glasgow ou XTC ou Bénin ou Morrissey ou Brésil ou Alpha Tauri ou Talking Heads se mêlent ici dans un partout et un toujours qui frappent les âmes comme une révélation. Au cœur de cette pureté diamantaire : les entrelacs rythmiques et trouvailles soniques de chansons à mille tiroirs, des chants perchés à en faire chatouiller les cieux (si la voix de Black est celle des anges, les contrepoints ponctuels de Lauren Mayberry de Chvrches leur apprennent le sexe), des harmonies à tomber raide vivant. Ethéré, produit avec un sens du détail plus proche de l’enluminure que de la musique, Volery Flighty est un grand disque de printemps, et d’hiver, d’été et d’automne.
Concert le 30 mai à Lyon (Nuits sonores)
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