Dès les premières secondes, l’originalité absolue des samples harponne l’auditeur. Construit autour d’un riff de guitare fuzz auquel le rap ne nous avait pas habitués, Comme une ball dans la tête explose d’emblée les conventions d’un genre victime actuellement de son manque d’ouverture. Eclectique comme rarement, ce trio belge se permet toutes les audaces sonores […]
Dès les premières secondes, l’originalité absolue des samples harponne l’auditeur. Construit autour d’un riff de guitare fuzz auquel le rap ne nous avait pas habitués, Comme une ball dans la tête explose d’emblée les conventions d’un genre victime actuellement de son manque d’ouverture. Eclectique comme rarement, ce trio belge se permet toutes les audaces sonores pour planter le décor d’un long métrage urbain inspiré de Tarantino, Scorsese et Ferrara. Violons grinçants, contrebasses jazz, sirènes déglinguées de jouets d’enfants, cuivres fonk, rumba, yukulélé, guitares sixties et wah-wah : un télescopage orgiaque imposant DJ Smimooz Exelo comme un maestro des consoles doublé d’un scratcheur sans failles. Enfin un B-Boy aux oreilles grandes ouvertes, un amoureux du hip-hop libéré qui ne renie aucune de ses influences et prend le parti d’innover. Ponctuation idéale à ce déluge de trouvailles, le phrasé haché et les rugissements menaçants de Sozy One et Rayer Mc, un duo de tontons flingueurs cynique et féroce versé dans l’absurde. Leurs rimes tragi-comiques décousues, alternant français et espagnol, osent le délire intégral et achèvent d’infuser un ton psychotique à cet album obstinément personnel, incroyablement arrivé près de chez vous.