Difficile de comprendre l’engouement snobinard suscité par Stereolab, groupe parisiano-londonien au son aussi excitant qu’un moustique flirtant avec l’oreille. Deux notes, un orgue, un accent français entretenu et tête à claques, quelques singles en séries aussi limitées que les idées d’écriture – et le critique anglo-saxon dans la poche. Trompé par une façade grossièrement maquillée […]
Difficile de comprendre l’engouement snobinard suscité par Stereolab, groupe parisiano-londonien au son aussi excitant qu’un moustique flirtant avec l’oreille. Deux notes, un orgue, un accent français entretenu et tête à claques, quelques singles en séries aussi limitées que les idées d’écriture – et le critique anglo-saxon dans la poche. Trompé par une façade grossièrement maquillée en peinture expérimentale, le critique appellera à la rescousse Esquivel, Burt Bacharach, le Velvet Underground ou le easy-listening pour tenter de justifier ce tissu de mensonges, pour qualifier l’inspiration de ce sextette pourtant piteusement non éclairé. Cet entichement déraisonné provoque ici l’incompréhension la plus totale doublée des interrogations les plus vitales : pourquoi reconnaître la moindre audace à ce groupe fade, feignant et tout pauvre ? Où retrouver dans cette vaniteuse et lâche bouillie l’influence de l’audacieux et foutraque Esquivel ?
Pourquoi tacher la mémoire des groupes susnommés en leur faisant porter cette embarrassante paternité ? Refried ectoplasm, sixième album et compilation d’inédits et de singles rares, ne manque pas d’éveiller dans notre esprit passablement énervé au deuxième « tralala » puéril le même et monotone étonnement. Pénible collection de rengaines creuses et prétentieuses, l’album permet pourtant un de ces éclats de rire que le rock, égoïste, nous épargne trop souvent : mieux que Lafesse, la voix laiteuse et atone de la non-sexy Sadier ânonne ici encore quelques-unes de ses fameuses âneries (« Le beau, c’est la splendeur du vrai, oh ouais » Eloge d’Eros). Gravement opportuniste et jamais inventif, vivant largement au-dessus de ses moyens (intellectuels, musicaux, sonores, poétiques), Stereolab donne une bien navrante leçon de suffisance. Chez le capitaine Haddock, ectoplasme, injure suprême, va toujours de pair avec bachi-bouzouk. Ici aussi.
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