Un mélange de JJ Cale et de Hugues Aufray. On aurait pu s’en tirer d’un triste “Schott est un dur en cuir”. Heureusement, la conclusion téléphonée ne colle pas au paletot de ce Pierre-là. Plus enclin à tisser en d’amples mélodies les guitares soyeuses et le reggae light, le Strasbourgeois, rescapé d’un Raft de fortune, […]
Un mélange de JJ Cale et de Hugues Aufray.
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On aurait pu s’en tirer d’un triste « Schott est un dur en cuir ». Heureusement, la conclusion téléphonée ne colle pas au paletot de ce Pierre-là. Plus enclin à tisser en d’amples mélodies les guitares soyeuses et le reggae light, le Strasbourgeois, rescapé d’un Raft de fortune, roule certes en solitaire inflexible. Mais son maître en matière de thébaïde endurcie serait plutôt JJ Cale. Les volte-face de la girouette show-business n’ont laissé ni bleus ni cals sur des chansons joliment aérées.
Au contraire, plus il avance, plus son univers musical se fait concis et délicat. On y parle d’illusions perdues (Tomber la pluie) et de convalescence (le très réussi Je m’sens libéré) mais la mélancolie sait se faire pétillante, jusqu’à générer un swing de Dire Straits européen et monobloc. Pierre Schott cicatrise ses plaies en douce, comme un canidé blessé, en léchant dans le sens du poil des mots et des rythmes parfaitement en phase. Chez lui, on ne cautérise pas dans l’effusion. A la manière d’un Hugues Aufray conjugué au présent, il chante l’angoisse et les questions sur un mode agile. Avec la même sobriété il écrit et habille des titres d’une évidence exemplaire. Adepte de la ligne claire, on le retrouve au four vocal et au moulin instrumental avec la même aisance, quel que soit le décor échafaudé (du Blues des lagons bleus jusqu’à Un Port ailleurs), quel qu’en soit le degré d’introspection distinguée…
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