Le “Financial Times” révèle que l’entreprise qui a créé le logiciel Adblock Plus demande aux grands éditeurs de sites internet que lui soit reversés 30 % des revenus produits par les publicités qu’ils ne bloquent plus.
Peu d’acteurs sont capables de faire plier les GAFA, ces géants américains qui dominent le marché du numérique (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Adblock fait partie de ceux-là. Le journal américain Financial Times dévoile dans un article du 1er février que les multinationales Google, Microsoft et Amazon ont passé des accords avec AdBlock Plus, une entreprise qui compte près de 144 millions d’utilisateurs.
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Son créneau : proposer un “add-on”, une extension que les internautes peuvent ajouter sur leurs navigateurs Chrome et Firefox, et qui masque une grande majorité des publicités présentes sur les sites qu’ils visitent. Un manque à gagner considérable pour certains sites, puisque les internautes ne voient pas les pubs et ne peuvent pas cliquer dessus.
Une liste de publicités “acceptables”
C’est pour cette raison que Eyeo, l’entreprise qui a créé le logiciel AdBlock Plus, a lancé une « white list » (en opposition à « black list ») pour les publicités qu’elle ne bloquera pas. Les éditeurs de sites (dont les géants GAFAM) peuvent ainsi signer un manifeste, mis en ligne par AdBlock Plus, pour s’engager à ne publier que des « publicités acceptables » (sic). Parmi les critères à remplir, les annonces ne doivent pas « perturber la page que l’internaute essaie de lire« , elles doivent être « en rapport avec le site que l’internaute consulte » et « montrer clairement qu’elles sont des publicités« .
Si les éditeurs de sites acceptent de signer ce manifeste, AdBlock Plus, en échange, ne bloquera plus les publicités qui s’y trouvent. Mais si l’opération est gratuite pour les « petits sites et les blogs », Eyeo fait payer les plus gros acteurs, comme le souligne le Financial Times. D’après le quotidien américain, une entreprise de média qui a souhaité rester anonyme a confié que Eyeo a demandé à ce que 30 % des revenus perçus par l’entreprise via ces publicités « white-listées » lui soient reversés.
Conséquence : de moins en moins de pubs masquées
La liste complète des publicités « acceptables » est publique. Elle permet de voir que les géants comme Amazon et Google y figurent, ainsi que le moins connu mais tout aussi puissant Taboola, une plateforme qui fournit des publicités pour de nombreux sites d’information comme le Los Angeles Times, le Chicago Tribune ou le Daily Mail.
Comme le fait remarquer le site MacGeneration, les publicités produites par Taboola sont particulièrement controversées, et loin d’être considérées comme « acceptables » par tout le monde. Un internaute prend l’exemple des contenus qui s’affichent à la fin des articles du site du Chicago Tribune sous la bannière « Tout autour du web », et qui ne mènent pas vers des papiers journalistiques internes mais des contenus sponsorisés. Des publicités loin d’être transparentes, vu qu’elles se font passer pour des articles, et qu’il est écrit en très petit « liens sponsorisés par Taboola ».
C’est ce type de contenus qui pourront, à l’avenir, être visibles par tous les internautes, même ceux qui utilisent AdBlock Plus. Toutefois, à la date du 4 février 2015, cette modification n’avait pas encore été effectuée : lorsque l’on navigue sur le site du Chicago Tribune avec l’add-on AdBlock, ces publicités ne s’affichent pas, ni avec le navigateur Chrome, ni avec Firefox (voir captures d’écran ci-dessous).
Sans AdBlock Plus :
Avec AdBlock Plus :
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