Hagard et teigneux, du garage-rock qui a fumé du belge.
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C’est la dernière histoire belge, et elle va vous glacer les sangs. “The supermarket is full of zombies”, promet UFO Goes UFA, qui a cherché dans
le désert de Mojave un lien de parenté entre Captain Beefheart et Ed Wood – et quelques extraits de peyotl pour y voir plus clair dans la nuit, le cambouis et le mercure. Pour y voir plus sale dans le son, le trio belgo-anglais a choisi un spécialiste du rock brouillé, flouté, défoncé : le grand Kramer, producteur du légendaire label Shimmy de New York, le Kubrick à échelle lo-fi d’un rock dégondé, de Jon Spencer à Daniel Johnston. Ensemble, ils s’offrent un trip
pas du tout hop, où la white-trash vit dans des casses de soucoupes volantes, où le blues a été inventé par Bela Lugosi et où le rock est revenu, hébété, sale et sardonique, à l’état animal. Comme dans les séries Z, on voit les ficelles,
les mains qui agitent les monstres, et pourtant qu’il est jouissif de faire semblant d’avoir si peur devant cet album, autant vaudou que vaudeville.
Kramer, avec ses productions tordues de lo-fi batailleuse, fait sans doute partie des idoles des quatre garçons dans le Nord et d’Elvis’ Ghetto Blaster, militants, comme Deus, de ces dynamiques extravagantes, “à l’américaine”, comme dirait le facteur de Jour de fête, et de ces pop-songs bien salopées qui ont fait la gloire de Pixies ou Pavement. Car c’est cette même impression d’entendre des chansons des Beatles torturées au 100 000 volts, des refrains glorieusement idiots terrorisés sur une nacelle de Luna Park que l’on retrouve sur ce Love Is
a Schizophrenic… Entre Flandres et Wallonie, cette Belgique-là a choisi son camp : l’Amérique.
/// www.ufogoesufa.com
/// www.myspace.com/elvisghettoblaster
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