Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
Lundi 26
Bear’s Den // Above The Clouds Of Pompeii
Commencer la semaine en beauté, en douceur, avec cette merveille bienfaitrice de 2014, qui illumine aujourd’hui le premier album Islands des Londoniens de Bear’s Den. Signé sur la label des nettement plus braillards Mumford & Sons, le trio déniche ici, miraculeusement, une mélodie folk encore vierge – le genre de beauté fatale qu’aurait hypnotisée Nick Drake. “A mes yeux, tu étais en or pur” y murmure à tue-tête Andrew Davie : cette chanson est encore plus précieuse que ça.
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Mardi 27
Distance, Light & Sky // Son
Comme hier avec Bear’s Den, il faut souvent plonger dans les tréfonds d’un album pas forcément accueillant ou bien luné pour y dénicher des pépites. Parcours du combattant récompensé par des chansons abandonnées en mi-parcours, dans le ventre mou, par des moments de grâce à la hauteur de ce Son. Il fallait pourtant braver un folk assez générique, austère et douloureux, et un nom de groupe pas fatalement sexy pour, sur l’album Castings Nets, dénicher des compagnons de crépuscule comme 50’s Song ou ce Son que l’on adopte immédiatement.
Mercredi 28
Black Honey // Sleep Forever
Dans les caves de Brighton, on parle beaucoup de Black Honey : beaucoup de paroles en l’air – on les compare aussi bien à Portishead produit par David Lynch qu’à une version renfrognée de la torride collaboration entre Lee Hazelwood et Nancy Sinatra – pour compenser les informations plus que laconiques que laisse filtrer le groupe. On rajoutera au tableau de chasse une Lana Del Ray qui aurait poussé ses fantasmes de West Coast jusqu’au San Francisco de Mazzy Star, mais on réduirait avec injustice cette musique autrement plus palpitante et vénéneuse que cette vulgaire addition de noms.
Jeudi 29
Scotty ATL // What’s The Formula
Nouveau venu dans l’incroyable pépinière de jeunes rappers que reste Atlanta – demandez par exemple à Brodinski, revenu béat, voire baba de Géorgie –, Scotty ATL avait imposé sa marque de fabrique, son flow désenchanté et ses beats abattus sur une mixtape de bonne réputation. Loin de la liesse et l’incandescence minimale de la snap, c’est une autre face d’Atlanta qu’il dévoile ici – noir, soyeux et déchiré, le voile.
Vendredi 30
Prayer // Pluvia
Il y a quelques semaines, on s’émerveillait en claquant des dents (de froid, de peur) en découvrant le Knowing de Prayer, qui inventait un dialogue entre un dubstep asphyxié et Tom Waits. Comme pas mal de jeunes musiciens classiques de sa génération, il semble s’être passionné par les silences suggestifs entre ses notes, les étirant même de plus en plus à la façon d’un Max Richter. A ce goût du mutisme s’est ajouté la passion pour les beats pareillement épars, affalés, désarmés, enseignés en Angleterre par le vénéneux Burial. Repéré par le label de Zomby, il continue sur cette ligne trouble, chancelant entre une mélodie angélique et un blitzkrieg de beats hostiles, pour un slow épique que danseront tendrement, lascivement les androïdes. On les envie.
Samedi 31
Cristallin // Panta Rei
C’est samedi, on décompresse, on vire new-age, on file baba, on écoute les vagues, on entend les baleines et on communie avec le cosmos, maaaaaan. Entre Etretat et l’Islande, invités d’honneur de sa vidéo, c’est dans ce monde de rêves, de contours flous et d’embruns abrutissant qu’invite les bras ouverts le Suédois Cristallin, qui porte résolument bien son nom. Avis aux insomniaques : compter le nombre de fois où il susurre et conjugue le verbe “to dream” dans cette chanson, plus efficace encore que le décompte des moutons.
Dimanche 1er
Leon Bridges // Better Man
On quitte cette semaine en de bonnes mains : elles pourraient même donner un sérieux high 5 à 2015 en fin d’année. Car 2015 devrait être généreuse et accueillante pour Leon Bridges et sa soul aussi vintage que turbulente, qui allie l’incandescence de Sam Cook et la nonchalance sudiste des Alabama Shakes. Le Texan, sorti de l’anonymat par ses nouveaux complices de White Denim, viendra en Europe aérer ses costards de la vieille classe ce printemps : vous avez quelques semaines pour vous entraîner à des danses du sexe. On conseille la funky chicken ou le boogaloo.
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