Le 13 et 14 avril la Ville de Paris discutera son nouveau “plan vélo”. Une initiative salutaire alors que la capitale subit des épisodes de pollution de plus en plus graves pour ses habitants. La “vélorution” en marche ?
La Ville de Paris veut développer la pratique du vélo avec un ambitieux plan de développement des “modes de déplacement doux”, porté par le discret élu vert Christophe Najdovski. Une heureuse initiative alors que la ville est soumise à une pollution chronique et que Ségolène Royal et Anne Hidalgo s’affrontent au sujet de la circulation alternée.
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Les 13 et 14 avril, le Conseil de Paris débattra d’un nouveau “plan vélo” (qu’on pourra suivre en direct en vidéo sur Paris.fr) qui entend faire tripler le nombre de trajets cyclistes d’ici 2020, de 5 % actuellement à 15 % des déplacements en ville. Pour arriver à ce résultat, de nombreuses dispositifs sont prévus. Un réseau express de voies réservées aux vélos sera constitué, qui suivra les axes Nord-Sud, Est-Ouest et le long de la Seine, reliant le bois de Vincennes au bois de Boulogne. La longueur cumulée des pistes cyclables devrait passer de 700 km aujourd’hui à 1 400 km.
Parmi toutes ces mesures, quelques-unes, souvent mal vécues par les automobilistes, préfigurent ce que pourrait être une cité où le vélo aurait toute sa place, comme d’autres grandes villes d’Europe.
Vive le contre-sens
Pour développer le vélo, il est indispensable d’améliorer la sécurité, alors que celui-ci est considéré, souvent bien à tort, comme dangereux. La municipalité en est bien consciente et pour cela elle veut développer les pistes cyclables “en site propre”, plébiscités par les cyclistes peu satisfaits des couloirs de bus, qu’ils doivent partager avec d’énormes véhicules souvent fumants et puants, pilotés quelquefois par des conducteurs irascibles…
Signalons que le terme “site propre” est doublement adapté car comme le rappelle la mairie “il est avéré que la concentration en polluant varie sensiblement à quelques mètres près”.
Parmi les aménagement prévus, citons la quasi-généralisation des zones de circulation à 30 km/h qui implique l’autorisation pour les cyclistes de rouler à contre-sens dans les voies à sens unique. Cette pratique qui est l’une des plus mal perçues par les maniaques de la bagnole a pourtant fait la preuve de son absence de danger.
“Sas vélo” et “cédez le passage”
Toujours dans le but de protéger les cyclistes, certaines règles de circulation devraient évoluer. Le “sas vélo” permet aux cyclistes de se placer devant les véhicules motorisés aux feux et de démarrer en douceur, échappant quelque peu aux rugissements des principaux adversaires du cycliste que sont les deux-roues motorisés.
Autre aménagement bienvenu, même s’il horripile lui aussi l’automobiliste coincé dans les bouchons, la généralisation en 2015 du “cédez-le-passage” aux feux, aujourd’hui établi dans les zones 30, à l’ensemble des carrefours parisiens. Le cycliste bien qu’il n’ait pas la priorité peut ainsi ne pas respecter l’arrêt au feu rouge. Rappelons que les feux sont prévus pour faciliter la fluidité pour les voitures roulant à une allure rapide et donc obligent le cycliste, plus lent, à s’arrêter sur certains axes à chaque feu !
La municipalité prévoit aussi 10 000 places de stationnement supplémentaires, la création dans certains espaces comme les gares de box sécurisés. Elle discute avec la SNCF, la RATP et le Stif de l’ouverture de consignes dans les gares, couplées avec l’abonnement des usagers.
Ce plan s’inscrit à la suite de plusieurs autres, qui réimplantent peu à peu le vélo dans nos rues, alors qu’il avait pratiquement disparu durant des décennies. Ce n’est pas encore la “vélorution” prônée par ses adeptes, mais quelques pistes (cyclables) pour une ville moins polluée, plus humaine et plus douce (comme les circulations).
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