Philosophes, sociologues, journalistes : le choix des Inrocks.
Laurent de Sutter, 37 ans, philosophe
Professeur de théorie du droit à Bruxelles, mais aussi directeur de la collection Perspectives critiques aux PUF, Laurent de Sutter fait résonner à la fois dans ses textes et dans son animation éditoriale une voix singulière dans le paysage de la pensée. En défendant le genre littéraire de l’essai à partir d’objets nouveaux (la prostitution, le burn-out, le dandysme, l’indifférence à la politique, le strip-tease, la métaphysique de la putain…), il est l’incarnation aboutie de la pop philosophie, cet art de tirer de la rencontre avec les objets les plus triviaux les conséquences philosophiques les plus élevées. JMD
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Quentin Meillassoux, 48 ans, philosophe
Depuis son premier livre, préfacé par Alain Badiou, Après la finitude, essai sur la nécessité de la contingence – un essai post-kantien sur le corrélationisme et l’abandon du transcendantal –, Quentin Meillassoux bénéficie d’une aura qui dépasse les cercles autorisés de la pensée spéculative pour intéresser notamment la scène de l’art contemporain. Représentant d’un courant en vogue bien que difficile d’accès pour un lectorat non averti, le réalisme spéculatif, Meillassoux déploie une pensée discrète mais influente, partagée et discutée par d’autres auteurs de sa génération (Elie During, Tristan Garcia, Patrice Maniglier, Catherine Malabou…), qui ouvre des horizons sur la manière de questionner l’acte de pensée lui-même. JMD
Mona Chollet, 42 ans, journaliste
Journaliste au Monde diplomatique, Mona Chollet est aussi l’auteur d’essais passionnants et engagés. Avec La Tyrannie de la réalité, Beauté fatale – dans lequel elle met au jour les injonctions pesant sur le corps des femmes – ou Chez soi, où elle livre un vibrant plaidoyer en faveur de l’espace domestique, elle se saisit de sujets simples, leur donne une résonance personnelle et les explore calmement comme on creuse petit à petit une galerie destinée à s’échapper d’une cellule à l’air vicié. DL
Geoffroy de Lagasnerie, 30 ans, sociologue
Il poursuit depuis une dizaine d’années une œuvre cinglante qui pense notre actualité politique. Rigoureuse et aventureuse, sa réflexion théorique pose les conditions de nouveaux foyers d’insurrection, comme l’éclaire son dernier livre L’Art de la révolte : une analyse de la manière dont les lanceurs d’alerte Assange, Snowden et Manning ont réinventé la pratique de la révolte politique. Sociologue et philosophe, proche de Didier Eribon, Geoffroy de Lagasnerie prolonge la pensée de Pierre Bourdieu en prenant acte de la violence symbolique, propre à la trame des relations sociales, tout en s’ajustant à une démarche foucaldienne pour imaginer la possibilité de se réinventer soi-même. Par-delà ses nombreux livres, ses cours à l’Ecole nationale supérieure des arts de Cergy et la collection qu’il dirige chez Fayard, “à venir”, il s’est fait remarquer par ses prises de parole engagées dans l’espace public, comme celle commune avec l’écrivain Edouard Louis à propos des derniers Rendez-Vous de l’histoire de Blois sur les rebelles. La radicalité chez Geoffroy de Lagasnerie se manifeste en mots et en actes. JMD
Antoine Lilti, 43 ans, historien
Spécialiste du XVIIIe siècle, adepte du dialogue de l’histoire avec les autres sciences sociales (à l’image de nombreux historiens de sa génération), Antoine Lilti mène des recherches sur la construction historiographique des Lumières au XXe siècle et sur l’histoire socioculturelle de la formation des réputations. Il a récemment renouvelé la connaissance de la culture de la célébrité dans son essai, Figures publiques – L’invention de la célébrité (1750-1850). Il mène par ailleurs une réflexion sur les usages scientifiques de la littérature et sur les méthodes de l’histoire intellectuelle. Une voix forte en France, très riche dans le renouvellement de ses approches (Boucheron, Bertrand…). JMD
Sandra Laugier, 54 ans, philosophe
De la philosophie morale à l’éthique féministe du care, du langage ordinaire (Wittgenstein, Austin) au champ de la culture populaire et des séries, Sandra Laugier circule avec aisance et liberté au cœur de plusieurs traditions de pensée, dominées par celle de Stanley Cavell dont elle a traduit en France de nombreux livres. Intéressée aussi par
les études de genre, le perfectionnisme moral ou la désobéissance civile et le principe démocratie (dans un beau livre écrit avec Albert Ogien), cette philosophe puise dans les textes américains, notamment analytiques, des modèles d’interprétation pour éclairer les enjeux politiques décisifs. JMD
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