Le début d’année reste chargé, et quelques grands disques à paraître ces deux prochains mois pointent déjà le bout de leurs beautés : sélection, extraits à l’appui et en deux épisodes, de 10 chouettes albums pour les prochaines semaines.
Gorillaz
On a un instant cru que la poule aux œufs d’or avait été étouffée par la boulimie de projet de Damon Albarn, mais Gorillaz est un projet trop excitant pour le laisser mourir, même de sa belle mort. Albarn et Hewlett se sont donc remis au boulot, on emménagé, raconte la légende, sur une île en plastique d’un océan perdu, y ont invité un casting démentiel pour un album que l’on n’a pas encore pu écouter, mais qu’on attend le pied déjà remuant et la hanche souple. Car de Mos Def à Lou Reed, de l’atrabilaire Mark E. Smith à Snoop Dogg, de Mick Jones et Paul Simonon à Gruff Rhys des Super Furry Animals, des désormais vieux copains De la Soul à Bobby Womack (présent sur le premier extrait Stylos), il y a de quoi bien se rigoler la margoulette. Radio pirate en écoute ci-dessous !
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Single Stylo en écoute à cette adresse.
Joanna Newsom
Beaucoup ont encore l’esprit englué dans les formes dédaléennes et les beautés enivrantes de l’épatant, étonnant, foufou Ys, album paru il y a pourtant plus de trois ans. L’Américaine y inventait de nouvelles terres, de nouvelles légendes, de nouveaux mythes pour la musique ; l’Américaine, déjà respectée, gagnait alors ses galons de très forte tête du songwriting intellectuel. Ceux qui n’ont en revanche toujours pas réussi à pénétrer, voire à digérer, cette œuvre complexe risquent de tirer encore un peu plus la tronche : le prochain Have One On Me n’a pas fait les choses à moitié, puisqu’il s’agit d’un… triple album. Pas moins. Deux très beaux morceaux ont déjà été diffusés par son label Drag City, d’autres ont été joués sur scène, et les promesses et espoirs sont plutôt hauts –on attendra quand même de juger sur la longueur, marathonienne, de l’ambitieuse chose.
Tunng
On ne criera jamais assez fort notre admiration béate pour les Anglais Tunng, notre amour inconditionnel de leurs chansons souvent sublimes et toujours tordues, pour leur réécriture moderniste des canons brillants du British folk. Habitué des fines triturations électroniques sur ses premiers disques, le groupe avait sur le précédent et toujours brillant Good Arrows favorisé son songwriting épuré en normalisant un peu ses expérimentations –du moins en apparence. Son art s’affine cette fois encore un peu plus et l’équilibre du groupe entre joliesses et torsions frôle la perfection sur …And Then We Saw Land : bourré de douceurs mélodiques belles à pleurer, qui atteignent des niveaux plus élevés encore que dans les passé, l’album laisse à nouveau ses recoins et craquelures laisse apparaître sans fard de magnifiques petits zigouigouis et bestioles improbables.
Morceau Don’t Look Down or Back à télécharger à cette adresse.
Gill Scott-Heron
I’m New Here, dit le titre du nouvel album de Gil Scott Heron. « Je suis nouveau ici », donc. Pas tout à fait, Gil : celui que beaucoup considèrent comme le père spirituel du rap est l’une des figures mythiques mais discrètes de la musique US et de la soul contestataire, signe avec ce premier véritable album en 13 ans une splendide renaissance après des années noires d’errances dramatiques. Produit par Richard Russel, faisant naviguer son conteur dans des terres dubstep souvent sombres, I’m New Here est un disque très personnel, émouvant et d’un modernisme musical absolu : le Heron est un splendide phénix.
Fool’s Gold
Les petits blancs-becs amateurs d’exotisme n’ayant pas trouvé dans Contra, pourtant excellent deuxième album de Vampire Weekend, leur compte d’horizons chauds, d’influences (ou de pillages) africaines, de sueurs dansantes, de chansons folles pourront se jeter sur l’album de la large troupe de Los Angeles Fool’s Gold. Chanté en hébreux et inspiré du funk et du jazz éthiopien, ultra-énergétique voire carrément bouillant, l’album des hippies aux horizons lointains ouvre des perspectives formidables à ceux qui préfèrent voyager dans leurs ipod, sur leurs canapés ou sur les dancefloors.
Article à consulter à cette adresse.
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