Le réalisateur de “Salvatore Giuliano”, de “Main basse sur la ville” ou de “L’Affaire Mattéi” est mort samedi à Rome, à l’âge de 92 ans.
La disparition de Francesco Rosi, c’est celle d’une des plus fortes incarnations du cinéma-dossier, du film politique, de ce qu’on a appelé la « fiction de gauche ». Parmi ses œuvres phares, on se souvient de Salvatore Giuliano, de Main basse sur la ville ou de L’Affaire Mattéi, autant de films précis, détaillés, rigoureux, analysant les rapports entre politique et banditisme, les effets de la mafia et de la corruption sur la société italienne. On citera aussi Les Hommes contre, charge antimilitariste, Lucky Luciano, portrait d’une icône italo-américaine de la Camorra, ou encore La Trêve, d’après le récit de Primo Lévi sur les deux années d’errance dans les camps de transits soviétiques entre sa libération d’Auschwitz et son retour à Turin.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Souvent influencés par le film noir, les films de Rosi sont extrêmement documentés, fouillés, détaillés, mais aussi un peu austères, engoncés dans le didactisme et un certain esprit de sérieux, aussi pop et glamour qu’un rapport parlementaire. Ce qui leur a parfois valu des rapports compliqués avec une partie de la critique – on se souvient du fameux « chronique d’une merde annoncée » de Libé accueillant l’avant-première cannoise de Chronique d’une mort annoncée. Le cinéma de Rosi correspondait à son époque et il serait intéressant de revoir ces films aujourd’hui pour voir comment ils résistent aux changements d’époque.
{"type":"Banniere-Basse"}