Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 7 au 13 janvier
On avait découvert en 2013 le théâtre du Chilien Guillermo Calderon avec le formidable diptyque Villa + Discurso sur la mémoire de la dictature de Pinochet. On le retrouve avec Escuela, dont il signe le texte, la mise en scène et la dramaturgie, programmé au Théâtre de la Cité universitaire avec le théâtre de la Ville, du 8 au 17 janvier. Mettant en scène un groupe de rebelles gauchistes recevant une formation paramilitaire en vue de renverser Pinochet, la pièce est structurée comme un cours dont le contenu “est décalqué, parfois mot pour mot, des cahiers d’instruction” de l’époque. Conçue comme une commémoration du coup d’Etat au Chili, Guillermo Calderon entend surtout questionner « l’héritage de violence que ce coup d’Etat nous a laissé. Je crois que, passivement ou activement, nous avons tous soutenu la violence politique et qu’il nous faut faire face à cette histoire. » Voire, anticiper son retour…
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Double rentrée au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis où Jean Bellorini reprend La Bonne Ame du Se-Tchouan de Bertolt Brecht, créé en 2013 (du 8 au 18 janvier) et présente une création, Un fils de notre temps d’Ödön von Horváth (du 10 au 12 janvier au TGP, puis hors les murs dans diverses maisons de quartier de Saint-Denis jusqu’à fin mai. Une création nomade en accord avec le titre de ce roman d’Horvath, ou “l’histoire d’un paumé qui s’engage” contée par des “diseurs, comédiens, bidouilleurs de sons, musiciens, acteurs-poètes”, accompagnés d’un orchestre pour soutenir et suivre le rythme du roman à propos duquel l’auteur écrivait à un ami en 1937 : “Il faut que j’écrive ce livre. ça urge, ça urge ! Je n’ai pas le temps de lire de gros livres, car je suis pauvre, et il me faut travailler pour gagner ma vie, manger, dormir. Moi aussi, je ne suis qu’un fils de notre temps…”
Pour Roses, son quatrième projet, Nathalie Béasse s’inspire de Richard III de Shakespeare (du 6 au 31 janvier au Théâtre de la Bastille, Paris). Une plongée dans la cruauté des rapports entre les personnages qui met en avant l’intime et l’émotion : “Je vais garder des morceaux du texte, mais couper beaucoup de scènes. On les retrouvera autrement, physiquement ou musicalement. Enfin, je cherche à faire entendre, au-delà de la tragédie, le rire.” Le tout soutenu par la création sonore de Camille Trophène et unifié par une scénographie minimale : une longue table autour de laquelle se réunit une famille, sept acteurs-danseurs interprétant les 39 personnages de la pièce.
Au Théâtre national de la Colline, entourée du collectif Les Possédés, Emmanuelle Devos incarne la générale Petrovna, jeune veuve et femme libre, objet de tous les fantasmes, dans Platonov d’Anton Tchekhov, adapté par Rodolphe Dana et Katja Hunsinger , jusqu’au 11 février 2015. (Voir l’article de Hugues Le Tanneur dans Les Inrockuptibles du 7 janvier)
Enfin, à voir au TCI (Théâtre de la Cité universitaire, jusqu’au 25 janvier), Clockwork, des circassiens de la troupe Sisters, un trio de mecs, comme leur nom ne l’indique pas, qui se sont rencontrés à l’école du cirque de Stockholm, et qui se compose d’un Danois, d’un Espagnol et d’un Français. Si le mât chinois est leur agrès fétiche, ils se nourrissent aussi de leurs formations antérieures, l’un en danse, le deuxième en musique et le troisième en théâtre pour construire un spectacle qui joue sur l’idée de la mécanique, celle des corps mêlée aux agrès du cirque.
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