Ils sont nombreux à faire mousser le rock en cette fin de siècle. Preuve que le mouvement atteint une certaine forme de reconnaissance, la France s’y met aussi. On avait aimé le courage de Sister Iodine et d’Ulan Bator : délaissant leur boucan originel, ils gagnaient les hauteurs en enfonçant quelques clous dans le gros […]
Ils sont nombreux à faire mousser le rock en cette fin de siècle. Preuve que le mouvement atteint une certaine forme de reconnaissance, la France s’y met aussi. On avait aimé le courage de Sister Iodine et d’Ulan Bator : délaissant leur boucan originel, ils gagnaient les hauteurs en enfonçant quelques clous dans le gros cercueil du rock au passage. Pas complexé, Bästard a enregistré à Chicago, à la poursuite des gourous de Tortoise. Sur Radiant, discharged, crossed-off, on entend aussi Pram et Moonshake dans Travelgum et It ain’t no funny at all, pop-songs bringuebalantes et marécageuses sur lesquelles les samples fleurissent. Puis on retrouve les hémorragies soniques de Slint, quelques kilomètres d’autoroutes dignes de Faust. Une telle mosaïque d’influences que l’on finirait presque par oublier qu’il s’agit d’un seul groupe. Mais c’est peut-être justement ça l’idée de Bästard, prendre le meilleur de ce qui se fait et rallonger la mixture de quelques lignes de violoncelle, d’une pointe de fantaisie et d’une humidité récurrente. C’est ainsi que Bästard vient de faire un album humain et chaleureux avec une musique qui ne l’est pas forcément lorsque d’autres s’en chargent. Alors on enfile un anorak et on replonge.
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Jean-Bernard André
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