Le photographe américain Irving Penn aurait eu cent ans cette année. L’occasion de revenir sur les moments forts et œuvres importantes de sa carrière via une grande rétrospective qui s’installe au Grand Palais à partir du 21 septembre.
Le bourdon posé sur la bouche rouge, les mains de Miles Davis, les mégots de cigarette, Woody Allen maquillé en Charlie Chaplin, c’est lui. Il s’agit de la première grande rétrospective consacrée à Irving Penn, monument de la photographie du XXe siècle depuis sa mort, en 2009. A l’occasion du centenaire de sa naissance, l’exposition Irving Penn : Centennial, passée par le Metropolitan Museum de New York, s’installe à Paris pour quelques mois. Du 21 septembre 2017 au 29 janvier 2018, les galeries nationales du Grand Palais accueilleront plus de 240 tirages photographiques entièrement réalisés du vivant de l’artiste et de sa main. Suivant un parcours à la fois chronologique et thématique, les visiteurs pourront découvrir l’œuvre de Penn depuis ses débuts à la fin des années trente, jusqu’à son travail autour de la mode et des natures mortes des années 1990-2000.
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Monochromes et horizons divers
Guerre et beauté, icônes et anonymes, débris et fleurs. Son œuvre est profondément éclectique mais sa patte reconnaissable entre mille. Irving Penn aime le noir et blanc, lorsqu’il tire un peu sur le sépia. Ses clichés en couleur se comptent sur les doigts d’une main. Avec toujours son rideau peint à l’aspect marbré comme toile de fond, il préfère le studio à la rue, car il confère une neutralité au décor, qui permet de se concentrer sur le sujet photographié, sur la profondeur de son regard, la finesse de ses traits, le vêtement qu’il porte.
Les plus grandes stars de son temps sont passées devant son objectif : Pablo Picasso, Marlene Dietrich, Yves Saint Laurent, Sophia Loren… Mais les plus anonymes y ont aussi eu leur place. Dans les années 1950, il photographie (avec le même fond et les mêmes éclairages que pour l’élite culturelle), les bouchers, boulangers et autres ouvriers de Paris, New York et Londres. Série qu’il baptisera Petits métiers. S’il immortalise la société américaine, Penn rêve aussi d’ailleurs. Il travaille un peu partout sur Terre et voyage beaucoup. L’exposition témoigne de sa fascination pour les cultures lointaines. En 1948, Vogue envoie l’artiste à Lima pour sa première commande de photographies de mode en extérieur. Il en profite pour tirer le portrait des enfants de la ville de Cuzco, dont les images feront le tour du monde. Quant à ses photos de mode à la géométrie parfaite (160 couvertures de Vogue !) et ses clichés de nus sensuels et généreux, ils témoignent de cet œil hors du commun qui a permis à Irving Penn de se hisser au rang d’icône de la photographie, aux côtés, entre autres, de Richard Avedon ou Helmut Newton.
Nouvelle Guinée, 1970. © The Irving Penn Foundation
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