Le piratage de Sony Pictures ressemble à un mauvais blockbuster hollywoodien avec Sylvester Stallone, Bruce Willis et Jackie Chan dans les rôles-titres. Du Parti républicain à James Franco en passant par la Corée du Nord : résumé de cette étrange affaire en cinq points.
1- L’annonce du hack avec des têtes de mort et une hache plantée dans le crâne de Michael Lynton, le boss de Sony
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Le 24 novembre, des internautes rapportent sur un fil de discussion du forum Reddit que les employés de Sony Pictures ont reçu un message sur leurs ordinateurs les informant d’un hack. Les différentes captures d’écran qui circulent montrent des squelettes, des têtes de mort et le visage de Michael Lynton, le boss de Sony Entertainment et de Sony Pictures, une hache plantée dans le crâne.
Mais c’est le fichier zip qui apparaît alors sur les écrans des employés de l’entreprise qui retient l’attention. Et il y a de quoi: les pirates- qui se nomment « GOP » -non en référence au parti Républicain américain mais pour « Guardian of Peace- ont mis la main sur des dossiers appartenant au service financier et sur des codes d’accès à des serveurs privés. Ils demandent à ce que leurs souhaits soient exaucés, faute de quoi ils publieront les infos récoltées. Sauf qu’ils oublient de préciser de quels souhaits il s’agit. Et publient de toute façon les informations au compte-goutte.
2- Des employés de Sony ?
Le lendemain, le site américain The Verge parvient à contacter un des hackers par mail. Il explique:
« Nous voulons l’égalité. Sony non. C’est une bataille qui ne fait que commencer. (…) Sony ne verrouille pas ses portes. Nous avons donc travaillé avec d’autres employés ayant les mêmes intérêts que nous afin d’y pénétrer. Je suis désolé mais je ne peux en dire plus, la sécurité de notre équipe en dépend« .
The Verge explique qu’il s’agit d’une boîte mail ouverte, sans mot de passe, ce qui permet à n’importe qui de s’en servir. Dès lors, la personne avec laquelle le site a correspondu pourrait n’avoir aucun lien avec le piratage de Sony. Mais cette même adresse était présente dans le fichier zip du hack et des messages en émanant auraient été envoyés à d’autres médias, ce qui porte à croire qu’il s’agit tout de même bien d’un des hackers de Sony. Bilan: les employés de l’entreprise sont forcés de revenir au stylo et au papier.
3- Qui veut le numéro de sécu de Sylvester Stallone?
Les hackers auraient mis la main sur un paquet de fichiers et de données souvent ultra confidentiels. Parmi eux, des films comme Fury, Mr Turner, To Write Love on Her Arms, et le scénario d’un pilote de Vince Gilligan, créateur de Breaking Bad, qui font rapidement surface sur des sites de Torrent. Mais aussi et surtout des informations personnelles (numéros de sécurité sociale, salaires, contrats…) concernant les 47 000 salariés, ex-salariés et collaborateurs de Sony, et des stars comme Sylvester Stallone, Judd Apatow ou encore James Franco, qui, elles aussi, émergent sur le Web.
En plus de faire face à cette gigantesque fuite, Sony doit affronter des accusations de discriminations sexuelles et raciales. En comparant les salaires des différents dirigeants et responsables de Sony par année, un des journalistes de Fusion s’est aperçu que les plus gros cachets étaient invariablement perçus par des hommes blancs.
4- Sony est nul en informatique
D’après Fusion, plusieurs dossiers piratés contenaient la mention « passwords ». Exemples: « Youtube passwords », « website passwords » etc. Un peu comme si Sony n’attendait que de se faire pirater. Dans le même temps, d’anciens employés de l’entreprise confient au site qu’un tel hack pendait au nez de Sony depuis un bout de temps. L’un d’eux assure:
« L’équipe dédiée à la « protection des informations » de Sony est une vraie blague. On leur rapportait des violations de sécurité et ils les ignoraient« .
5- La Corée du Nord aurait-elle piraté Sony pour se venger de James Franco?!
Comme le mobile des hackers de Sony reste très flou, certains y voient l’oeuvre de la Corée du Nord. L’histoire est très simple: en juin dernier, un proche de Kim Jong-un affirmait au Telegraph que le leader comptait se venger « sans pitié » si Seth Rogen et James Franco sortaient bel et bien leur film The Interview, comédie potache sur une histoire d’agents secrets amateurs chargés d’assassiner le dirigeant de Corée du Nord, produite par Sony Pictures.
Alors que les experts de la Corée du Nord s’affrontent depuis quelques jours par médias américains interposés (certains affirment que le type d’attaque correspond aux habitudes des hackers nord-coréens, tandis que d’autres assurent qu’ils ne possèdent pas cette technologie), la Corée du Nord a démenti, par la voix d’un diplomate basé à New York, en être à l’origine.
La suite au prochain épisode.
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