Le rock cool et nonchalant de ch’tis américanophiles.
Il existe sur Facebook des logiciels taquins et absurdes, qui évaluent par exemple quel rock-star ou écrivain américain vous êtes. On pourrait ainsi passer une jolie liste de groupes de rock US nonchalants, électrocutés, élégants mais débraillés – Pavement, Silver Jews ou Bob Mould – et demander à ces petits moteurs de déterminer quel écrivain ils seraient. L’ordinateur répondrait certainement Fante.
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C’est donc logiquement le patronyme qu’a choisi ce groupe de Roubaix, partageant avec l’auteur de Mon chien Stupide ou Bandini un regard pareillement aigre et tendre pour l’Amérique bis, celle dont on admire, fasciné, les détails apparemment insignifiants (la lo-fi, la guitare des Pixies ou les arrière-plans de Jarmusch). Des broutilles avec lesquels Fante bâtit des chansons en planches et clous rouillés, qui deviennent tour à tour saloon borgne, lupanar ou palais chancelants. Pour un romantique européen, ces bagatelles valent largement tous les grands espaces.
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