Confirmant leur statut de groupe majeur, les Beastie Boys sont sur tous les fronts. Discographique, avec la sortie de Hello nasty, cinquième album (ré)novateur et culotté. Mais aussi politique, par le biais d’un rassemblement pour les droits du peuple tibétain. Un immense concert au lendemain duquel nous avons pu rencontrer Mike D., tête chercheuse en chef au sein des Beastie Boys, pour un rare entretien.
Cette interview a lieu quelques heures après la clôture du Tibetan Freedom Concert, un énorme événement conçu et organisé par ton acolyte des Beastie Boys Adam Yauch et son association Milarepa. Après ce week-end de concerts pour le Tibet, lorsque vous êtes enfin montés sur scène, on vous a sentis nerveux, fatigués. Trop de pression ?
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Peut-être. Il m’arrive souvent de me dire que tout ça est un peu trop pour nous. Il y a l’organisation de l’événement, tout le travail préparatoire, puis les deux journées en elles-mêmes. Ensuite, il y a le travail spécifique avec le groupe, le concert des Beastie Boys à assurer. Chacun de ces éléments représente beaucoup de stress, de tension. Personnellement, je me suis efforcé de rester concentré sur chaque partie : d’abord me sentir totalement en phase avec ce qui nous a motivés à monter ces concerts, penser à ce qui se passe au Tibet, puis passer à autre chose le temps de notre show. Mais en réalité, ça n’a pas été facile de séparer tout ça mentalement. Ces deux journées ont été crevantes nerveusement : il a fallu assurer la promotion du festival, puis rédiger une liste de chansons pour le concert à la dernière minute, et enfin jouer face à soixante-dix mille personnes sans être tout à fait prêts. Pas évident.
As-tu quand même eu le temps d’apprécier les quarante minutes passées sur scène ?
Je me suis amusé, d’autant plus qu’avec seulement deux concerts de préparation avant le festival je trouve qu’on s’en est bien sortis. La réaction du public sur les deux nouvelles chansons a été très positive, pas différente de ce qui se serait produit s’il les avait connues auparavant. Celles que nous avons retenues pour le set étant plutôt hip-hop, le public a pu tout de suite comprendre ce qui se passait, reconnaître notre style. Et apparemment, ce style-là reste immédiatement identifiable et efficace, ce qui est très encourageant pour nous. Jouer sur scène hier soir a également eu un effet bénéfique sur nous trois parce que c’est le moment qui nous rappelle pourquoi on a voulu monter ce groupe. Etre sur scène, c’est l’essence de ce qu’on fait et, même si ces moments sont devenus rares, ils nous remettent les idées en place. Tout ce qui se passe avant et après les concerts est devenu très complexe : il y a des décisions à prendre, un véritable business à gérer. Mais les moments passés sur scène donnent un sens à tout ce boulot périphérique.
Hier, sur scène, Adam Yauch paraissait un peu inquiet, presque absent.
J’imagine qu’il devait avoir plein de choses en tête… (Un peu gêné)… C’était un concert très particulier pour lui et l’incident du premier jour (plusieurs personnes touchées par la foudre lors d’un orage) a dû le perturber. Mais personnellement, je l’ai senti très présent avec nous. Ça se passe toujours comme ça lorsque nous jouons ensemble : les instants passés sur scène ou en studio sont sacrés.
Lorsque tu repenses aux tout débuts des Beastie Boys, quelles images te reviennent d’abord à l’esprit ?
Je revois des gamins de 15 ou 16 ans qui avaient envie de s’éclater, qui ne prenaient rien au sérieux. Et d’une certaine manière, ces objectifs-là sont restés totalement présents en nous, comme une sorte de constance que rien ne peut altérer. Le groupe a évidemment changé, nous avons tous individuellement évolué, mais l’idée de départ est toujours la même : passer du bon temps et ne pas se prendre au sérieux. Au départ, ce groupe n’était rien d’autre qu’une plaisanterie. « Il y a une fête chez un pote dans quelques jours, on va former un groupe pour la soirée et jouer trois ou quatre chansons ! » C’était aussi con que ça, il n’y avait pas la moindre ambition, pas de lendemain possible.
Désormais, il y a clairement une ambition : utiliser le groupe comme un porte-voix et peser sur des sujets choisis, comme la position des Etats-Unis par rapport à la Chine et au Tibet.
C’est un gros changement au niveau public mais à un degré plus privé, nous fonctionnons toujours de la même manière. On l’a tout de suite senti en commençant à travailler sur les morceaux de Hello nasty, les premières fois où nous nous sommes réunis pour bosser sur les textes. C’est un peu dur à expliquer, parce que c’est quelque chose de privé, mais il existe réellement un lien fort et instinctif entre Adam, Adam et moi. Chacun est arrivé avec ses idées de textes, on a commencé à réunir nos parties et on a vu que ça fonctionnait immédiatement. Je ne sais pas expliquer à quoi correspond ce « ça », mais pour moi c’est cette notion un peu floue qui explique que le groupe soit toujours actif aujourd’hui. Trois voix qui fonctionnent ensemble : c’est ça, pour moi, les Beastie Boys.
Trois voix qui fonctionnent et qui donnent l’impression d’une grande facilité.
Sans doute parce qu’on a toujours considéré qu’il fallait prendre ce travail d’écriture à la légère, laisser les choses sortir naturellement. A de rares exceptions près, on ne s’est jamais pris au sérieux dans la carrière des Beastie Boys. Et on n’a jamais eu besoin de se parler ou d’organiser des réunions de crise lorsqu’on perdait le fil : à chaque fois, les choses sont rentrées dans l’ordre toutes seules, grâce aux chansons. Pour nous, tout gravite autour de la musique : c’est elle qui maintient les choses en place. Et c’est en enregistrant des chansons et en travaillant sur des textes qu’on arrive le mieux à préserver notre identité. Sur disque, les équilibres s’affirment d’eux-mêmes : il y a la partie foutoir et rigolade, puis des éléments plus sérieux dans les textes des choses en apparence contradictoires mais qui s’emboîtent parfaitement les unes dans les autres une fois que l’album sur lequel on travaille prend forme. Pour moi, faire les choses plutôt que d’en parler a toujours été la solution. C’est en avançant vers les problèmes qu’on trouve des solutions.
A vos débuts, la presse aimait parler de vous comme de grands enfants. Cela aurait-il toujours du sens aujourd’hui ?
Je crois qu’on est restés suffisamment ouverts et joueurs pour ne pas être complètement entrés dans le monde adulte. On n’est plus des gamins dévergondés mais on reste naïfs, innocents, attachés à une forme de candeur. Dans tout ce qu’on fait, on s’amuse.
Musicalement, comment préserve-t-on cette candeur, cette fraîcheur ?
En s’obligeant à constamment inventer, créer du neuf, remettre en question les choses qu’on a apprises sur le disque précédent. Le premier critère, c’est toujours « Est-ce que ce que j’entends me paraît nouveau ? » Si c’est le cas et si ça nous plaît, on garde. Sinon, on jette… Hello nasty rappellera des choses connues au public, mais ceux qui seront attentifs à ce qui se passe sous les mots, sous les voix, entendront des sons et des rythmes que nous n’avons jamais utilisés auparavant. Là encore, c’est une histoire d’équilibre et de combinaison : il faut savoir conserver et mettre en valeur ce qui forme la marque des Beastie Boys et puis il faut savoir greffer des éléments nouveaux.
Pour Hello nasty, comment avez-vous organisé le travail ? L’un d’entre vous s’est-il plus particulièrement impliqué en tant que producteur exécutif ?
Il n’y a pas eu de règle aussi précise, ce qui explique sans doute le temps nécessaire pour terminer l’album. Contrairement aux disques précédents, nous avons travaillé dans des lieux différents, chez des copains, dans des lofts qu’on nous prêtait pour quelques jours avant d’être mis à la porte parce qu’on faisait trop de bruit ou bien dans notre local de répétition, à New York. En tout cas, l’idée de base, c’était de se retrouver tous les trois, comme à nos débuts. La plupart du temps, Mario (producteur) n’était pas là, Mark (Money Mark, claviers et programmations) non plus. Nous avons passé un temps fou à travailler comme ça, en petit comité, soit avec de vrais instruments, soit à partir de claviers et de boîtes à rythmes : certaines idées sont devenues des chansons, d’autres se sont réduites à quelques secondes, à des sons que nous avons ensuite samplés pour les intégrer dans, ou entre, certains titres. Chacun a aussi bossé de son côté, sur son petit studio, avant d’amener des idées plus ou moins abouties et des propositions de sons pour des chansons. Nous avons énormément travaillé sur les sons, sur les matières de base, avant d’affecter chacune de ces trouvailles à des chansons précises en compagnie de Mario. Nous avons aussi beaucoup travaillé avec le Pro-Tools, un logiciel qui permet de façonner chaque son exactement comme on le souhaite : un outil fabuleux, mais qui peut également faire oublier toute notion de temps.
A quoi ressemble votre local à New York ?
C’est une petite pièce dans un sous-sol assez miteux et humide, avec un plafond plutôt bas. Ce n’est pas franchement bien rangé, mais ça n’est pas non plus bordélique : juste ce qu’il nous faut, un endroit qui nous ressemble. Au départ, pour Hello nasty, nous nous sommes retrouvés avant tout pour jouer ensemble, pas vraiment pour travailler. L’ambiance était très détendue, ludique. Puis, au bout d’un moment, nous avons réalisé que si nous voulions venir à bout de ce disque, il allait falloir se discipliner un peu. En tout, Hello nasty a demandé à peu près deux ans de travail une petite partie à Los Angeles, mais principalement à New York. Pour notre prochain album, nous changerons encore de méthode : chacun d’entre nous choisira un lieu qui lui plaît particulièrement et nous y passerons un mois avec tout notre matériel, les racks d’effets, les claviers, le Pro-Tools.
Au niveau du travail, il n’y a pas de hiérarchie dans le groupe ?
Il peut exister une sorte de hiérarchie pour des chansons déterminées : je suis en charge de celle-là, Adam s’occupe de celle-ci et, ensuite, Mario garde une vision d’ensemble sur l’avancée du travail. Mais au bout du compte, les Beastie Boys sont plus que jamais une véritable démocratie. C’est ce qui donne à nos disques leur son, leur spécificité.
Personnellement, quelle partie du travail te procure le plus de plaisir ?
J’adore écouter. Ecouter ce qu’on vient d’enregistrer, émettre un avis. J’aime ressentir la joie profonde d’avoir trouvé quelque chose, une idée ou un son, qui fonctionne. Et puis tout de suite après ce moment de joie, quelqu’un fait une erreur et efface la fameuse trouvaille en enclenchant le magnétophone par inadvertance (rires)… Ça nous arrive assez souvent. J’aime aussi les prises de chant, lorsqu’on sent que le morceau est vraiment en train de naître, que les mots cimentent l’ensemble.
Le groupe est-il particulièrement attaché à une méthode d’écriture ?
Le mélange, le collage. Si j’entends une mélodie dans ma tête, je vais essayer de la transformer en notes en utilisant une guitare ou un clavier, mais immédiatement après, je vais probablement déclencher une boîte à rythmes pour voir comment la mélodie de départ peut s’y adapter. Ensuite, je vais transposer cette mélodie au piano, peut-être changer légèrement la rythmique. Voilà comment nos chansons naissent : en expérimentant plusieurs options, en jouant avec plusieurs pistes.
Comment procédez-vous pour l’enregistrement des voix ?
On essaie toujours de chanter tous les trois en même temps, ce qui rend notre producteur complètement dingue. Pour lui, ce serait beaucoup plus facile de nous enregistrer l’un après l’autre, mais nous avons besoin de mélanger nos énergies pour faire du bon boulot. Alors on place des panneaux de séparation acoustique et on se regarde à travers une vitre, chacun derrière son micro. Généralement, on travaille assez vite, quelques prises de voix suffisent.
En studio, avez-vous ressenti une forte pression extérieure, une attente ?
Vers la fin, notre maison de disques s’est mise à nous appeler de plus en plus souvent. « Alors, ce disque, c’est pour quand ? » Mais nous l’avons plutôt bien vécu. A l’époque de Check your head (enregistré en 91, après l’échec relatif de l’album Paul’s boutique), personne n’attendait plus rien de nous. Nous ne recevions pas le moindre coup de fil pour savoir où nous en étions.
Il y a toujours eu, chez les Beastie Boys, une richesse, une épaisseur : plusieurs types de sons, de textes, mais aussi plusieurs niveaux de lecture. Etait-ce une idée consciente à vos débuts ?
Si c’est une idée, alors elle a toujours été inconsciente et liée à New York, la ville qui nous a vus naître. Cette épaisseur, c’est celle de New York, une ville où il est impossible d’appartenir à un clan étroit, où la culture ambiante est complexe, métissée. Si nous sommes devenus ce que nous sommes aujourd’hui, c’est grâce à New York : parce qu’au départ, nous n’étions quand même qu’un petit groupe de hardcore, sans autre culture ni influence que le hardcore. Les vibrations de la ville ont fait le reste et ont façonné le groupe : on a commencé à sortir dans les clubs de hip-hop downtown et on a entendu les disques produits uptown. A un niveau personnel, ce fut une claque énorme. D’un seul coup, j’ai découvert des sons incroyablement excitants, neufs, puissants. Et puis les clubs de downtown étaient des lieux très ouverts musicalement, des endroits où tous les styles musicaux avaient droit de cité. On entendait du hip-hop, du rock, de la new-wave : c’était une époque fabuleuse.
Vous avez découvert la musique et les clubs ensemble, en bande. Comment s’est formé ce groupe de copains ?
Adam et moi, on s’est rencontrés lorsqu’on avait 13 ou 14 ans, à un concert des Bad Brains. Moi, j’étais un petit fanatique de punk-rock et à l’école je n’avais trouvé personne avec qui partager cette passion. J’étais donc un peu sur la touche, dans mon coin. Je crois qu’Adam connaissait le même sort dans sa classe et on s’est donc tout de suite sentis proches l’un de l’autre. Même chose avec les futures Luscious Jackson, Kate et Gaby : nous étions tous des mômes plus excités par les soirées dans Manhattan que par les cours à l’école. Alors on sortait ensemble, presque tous les soirs. Le week-end, on avait l’accord de nos parents, mais la semaine, il fallait faire le mur (sourire)… Nous n’étions pas méchants, juste un peu turbulents en tout cas nettement plus que la majorité des gamins de notre âge. Mais New York permettait ça : cette fièvre et cette envie de tout connaître nous venaient de la ville. Je suis persuadé que dans un autre environnement notre histoire aurait été très différente.
Qui était le meneur de la bande ?
Il y avait trop d’énergie pour que l’un de nous devienne le leader. En tout, nous devions être une vingtaine d’adolescents et les idées fusaient dans tous les sens. Tout était sujet à discussion, à débat. Si par exemple l’un de nous disait : « La musique de Clash est dépassée, le groupe est fini », tu peux être sûr que deux ou trois autres répondaient immédiatement que Clash était et serait toujours le plus grand groupe du monde.
Ressens-tu de la nostalgie pour cette époque ?
C’est une période de ma vie où je m’enthousiasmais en permanence, où tout paraissait magique, neuf : je crois que je n’ai jamais été aussi inspiré par la musique. J’ai souvenir d’une grande pureté dans nos sentiments. Quand on aimait un groupe, on l’aimait vraiment, sans réserve, sans nuances. On découvrait tout avec passion et c’est de cette passion que sont nés les Beastie Boys. A cette époque, on voulait tout savoir, tout connaître.
Tes parents acceptaient facilement ce nouveau mode de vie ?
Au début, ils pensaient que c’était une passion passagère et que j’irais ensuite normalement à la fac. Et puis les Beastie Boys ont duré quelques mois et ils ont senti que je ne reviendrais plus en arrière. En tout et pour tout, je suis allé à la fac trois mois. Je n’en ai pas gardé grand-chose et il m’arrive de le regretter. Je me dis souvent que je ferais un bien meilleur étudiant aujourd’hui, après avoir connu autre chose dans ma vie. J’ai une grande soif de savoir : je lis beaucoup en ce moment, principalement des livres sur la culture des yogis et sur les sutras. Je suis littéralement soufflé par ces bouquins, exactement comme j’étais bouleversé par des disques lorsque j’avais 15 ans.
A cet âge-là, que représentait pour toi le fait d’appartenir à un groupe ?
Lorsque je voyais des concerts, j’étais fasciné par l’énergie qui se dégageait de la scène. Au départ, je ne voyais rien d’autre que ça : je voulais monter sur scène à la place des groupes que je voyais dans des clubs de hardcore pour essayer de leur prendre un peu de leur énergie fabuleuse. Avec mes copains, nous n’avions qu’un but : être un jour sur la même scène, dans le même club. Et une seule fois sur les planches nous aurait suffi… Nous ne savions pas vraiment jouer mais nous nous sentions tout de même capables de donner un concert. Un jour, un pote nous a invités à jouer au cours d’une fête qu’il organisait chez lui. Nous l’avons fait comme une blague et puis deux ou trois concerts dans des clubs ont suivi, jusqu’à ce que deux membres des Bad Brains, présents à l’un de ces clubs, nous invitent à assurer leur première partie. Ensuite, un copain nous a payé notre premier single sur son label et l’histoire s’est emballée… Je suis persuadé que tout ça n’aurait pu se produire sans une bonne dose de dérision. Un groupe qui se serait pris au sérieux n’aurait pas pu se lancer de manière aussi instinctive.
Les Beastie Boys ont-ils accompli plus de chemin que dans tes rêves les plus fous ?
Aucun d’entre nous n’aurait pu rêver à ce genre de parcours. Même après le succès de Licensed to ill, on était totalement incapables de se projeter dans l’avenir. Si on nous avait dit où on en serait dix ans plus tard, on serait tous les trois tombés sur le cul. Cette histoire dure maintenant depuis… (il hésite)… seize ans, je crois. C’est incroyable : la moitié de ma vie.
A vos débuts, pensais-tu que le groupe pourrait éventuellement prendre de l’envergure et avoir ce genre de potentiel ?
Non, parce que je ne voyais pas comment tenir la distance au niveau des textes. Pour dire les choses simplement, nous n’avions pas grand-chose à raconter, tout juste de quoi tenir quelques chansons. A chaque album, le problème se pose de manière spécifique : « Est-ce qu’on a vraiment de quoi nourrir ce disque ? » Chez nous, le problème de la longévité ne dépasse pas le cap du prochain disque : on ne peut pas se projeter dans cinq ans, dans dix ans, parce qu’il faut d’abord résoudre le problème présent. Ce qui nous sauve, ce sont les découvertes des uns et des autres : l’un d’entre nous se passionne pour la musique brésilienne et la fait découvrir au reste du groupe. Ou alors Adam s’intéresse de plus en plus au bouddhisme et réussit à nous communiquer son enthousiasme. Les textes qu’il amène au groupe portent la trace de cette passion et ça suffit à nous convertir. Pour moi, c’est une évidence : c’est de cette manière que les Beastie Boys pourront se renouveler.
Tu n’as pas peur que cette quête de spiritualité mette le groupe en danger ? Adam ou toi-même pourriez à terme vous lasser des Beastie Boys.
Je ne crois pas. Au contraire, pour moi, c’est la quête de cette vérité intérieure qui nous permet d’être toujours actifs. C’est notre oxygène, la source d’énergie qui nous permet d’écrire des chansons et de monter sur scène. Sans toute cette énergie positive, nous aurions sans doute craqué depuis longtemps.
Emmanuel Tellier
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