Le 8 décembre 2003 sortait “Democrazy”, le premier album solo de Damon Albarn.
Damon Albarn lui-même a balisé le chemin de la critique en déclarant d’emblée que Democrazy était un mauvais disque. Il enfonce d’ailleurs le clou sur le dernier morceau, en se qualifiant de paresseux. Democrazy n’a rien à voir avec un album de Blur : ici, tout a été enregistré par Albarn seul, sur de minuscules appareils de poche, dans des chambres d’hôtel, entre deux concerts et trois interviews. Democrazy est ainsi forcément rempli de maladresses, de morceaux salement mixés.
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D’habitude, ce genre de document ne sort jamais de l’intimité des musiciens, sinon pour se retrouver sur des disques pirates. Democrazy n’en est pas loin. Il n’est édité qu’en double 25 cm vinyle, à 5 000 exemplaires. Damon Albarn y dévoile une partie de son processus créatif et de sa manière de construire des chansons.
Très vite, on comprend que quelques morceaux serviront pour Gorillaz, d’autres pour Blur, la plupart à nourrir la poubelle. Albarn semble chercher à renouer avec une forme dœurgence musicale, consistant à enregistrer et à sortir des chansons très vite, sans trop de peaufinage, quitte à ce qu’elles soient bancales et approximatives. Albarn tente ainsi de s’inventer une personnalité musicale proche de celle de son héros Syd Barrett, qui était capable en trois minutes, armé d’une guitare à moitié fracassée, d’écrire les chansons les plus émouvantes possible. Il a, en commun avec Syd Barrett, un indéniable talent mélodique, et le même grain de voix possédée. Ne lui manque que l’essentiel, qui donne à ce genre d’exercice tout son intérêt et son humanité : un vrai grain de folie.
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