De la poésie de « Le Vent se lève » à l’implacable logique de « Computer Chess » en passant par l’absurde de « Wrong Cops », il y en aura pour tous les goûts dans cette sélection DVD du mois de novembre.
Les fêtes approchant à grands pas, cette petite sélection des sorties DVD du mois de novembre devrait vous aider à faire des heureux.
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Le Vent se lève (2014) de Hayao Myazaki
Film le plus personnel du célèbre réalisateur japonais, Le Vent se lève, également annoncé comme son dernier film en tant que réalisateur, est inspiré de la vie d’un ingénieur en aéronautique japonais qui inventa les fameux chasseurs bombardiers japonais, Mitsubishi A6M. Plus réaliste que ses précédents films, il n’en est pas moins dénué d’une poésie portée par l’animation d’un Myazaki au sommet de son art.
http://youtu.be/LVB5RUHYkzk
Les Croix de bois (1931) de Raymond Bernard
Avant Les sentiers de la gloire (1957) de Stanley Kubrick, il existait un autre grand film moins connu sur la Première Guerre Mondiale. Un film qui renouvela complètement le film de guerre, et qui fut l’un des premiers à proposer une bande-sonore superposant plusieurs pistes, véritable révolution capable de rendre compte de l’environnement sonore saturé d’un champ de bataille. Les Crois de bois est aussi célèbre pour son casting. En effet, après quelques jours de tournage, Raymond Bernard n’était pas satisfait de l’attitude des acteurs jouant les rôle de soldats. Il fit alors appel à d’anciens combattants ayant véritablement vécus la guerre des tranchées. Le résultat est un film incroyable, à découvrir dans une magnifique version restaurée.
Blue Ruin (2014) de Jeremy Saulnier
Blue Ruin – expression qui signifie débâcle en anglais et qui renvoie également à la voiture du héros – est un film où l’humour noir se mêle à la froide violence et au désespoir d’une Amérique en déroute. Quand un sans-abri traumatisé par la mort de ses parents découvre que l’homme qui les a tué sera libéré sous peu, il décide de se lancer à corps perdu dans une croisade vengeresse qui tournera bientôt en jeu de massacre. Une farce tragi-comique sur laquelle plane l’ombre des frères Cohen.
http://youtu.be/fRGhnGgnLrg
Le Canardeur (1974) de Michael Cimino
Premier long-métrage de Michael Cimino, Le Canardeur est un film de gangster où les encore jeunes et fringants Jeff Bridges et Clint Eastwood s’en donnent à coeur joie. Soutenu par une bande-originale signée Dee Barton, le film multiplie les emprunts aux genres du polar de série B et du western. Il témoigne déjà du sens inné du cadre de Cimino, bien aidé ici par deux interprètes en grande forme.
States of Grace (2014) de Destin Cretton
Pur produit du cinéma indé américain, ce premier film du jeune réalisateur et scénariste Destin Cretton est une chronique de la vie d’éducateurs travaillant dans un centre pour jeunes en difficulté. Ce feel-good movie estival à l’accent social brille par une certaine grâce et par la lumineuse présence de Brie Larson. Touchant.
Femme et maîtresse (1947) d’Otto Preminger
Trois ans après avoir connu un énorme succès avec Laura, Otto Preminger réalise cette comédie de moeurs où le coeur et la raison de Joan Crawford balancent entre deux hommes, Henry Fonda et Dana Andrews. Derrière la légèreté du marivaudage se cache un film noir intelligent sur le sentiment amoureux, qui échappe sans cesse à la mièvrerie.
http://youtu.be/a1dRwiSNpJM
Wrong Cops (2014) de Quentin Dupieux
Entre Reality qui sortira le 18 février prochain et Wrong sorti en 2012, Quentin Dupieux a réalisé Wrong Cops. On retrouve dans ce film la patte du réalisateur: utilisation de la musique électronique, détournement d’une certaine mythologie américaine et ton qui oscille entre surréalisme et absurde. Wrong Cops raconte la vie d’une commissariat américain où travaille des policiers plus fantasques les uns que les autres (un dealer de cannabis doublé d’un flic corrompu, un obsédé sexuel, un borgne qui se rêve star de la musique, etc). A noter, Marilyn Manson en guest-star inattendue.
Règlement de comptes (1953) de Fritz Lang
L’un des plus grands films de la période américaine du réalisateur allemand fut tourné en quinze jours avec un budget de série B. L’histoire est celle, classique du genre du film noir, d’un policier intègre qui veut faire éclater la vérité sur un meurtre, malgré un environnement corrompu. Fritz Lang atteint ici la perfection dans une mise en scène ascétique et tranchante. Le DVD est enrichi d’excellents bonus dont deux entretiens autour du film avec Michael Mann et Martin Scorsese ainsi qu’un essai de Jean Douchet.
Computer Chess (2014) de Andrew Bujalski
Film indépendant américain issu du mouvement mumblecore, Computer Chess est une sorte de compte-rendu documentaire d’une rencontre de jeunes passionnées d’informatique et de jeu d’échec qui, en 1983, tentent de construire une intelligence artificielle capable de battre l’homme. Le film impressionne par sa restitution d’une ambiance et d’une esthétique des années 80. Andrew Bujalski a poussé le réalisme jusqu’à utiliser les caméras vidéos primitives de l’époque. Mais cette reconstitution hyperréalisme et minimaliste est petit-à-petit battue en brèche par un psychédélisme suranné qui se manifeste par petites touches. Un des films les plus étranges et décalés de cette année 2014.
Coffret L’intégrale João Pedro Rodrigues
Ce coffret en six DVD rassemble toutes les oeuvres du réalisateur portugais, c’est-à-dire non seulement ses quatre long-métrages mais aussi ses deux documentaires, et ses court-métrages. Ce qui frappe dans ses films, c’est ce puissant souffle d’un désir brûlant et sexuel qui guide les personnages. Souffle qu’ils embrassent jusqu’à la brûlure ou jusqu’à ce que le fantasme prenne corps et qu’une transformation radicale s’opère ; un homme se fait fantôme en plastique dans O fantasma, une femme devient un homme mort dans qui aime un homme dans Odete, une transsexuelle devient une femme qui devient une sainte dans Mourir pour un homme et un homme devient un film qui devient une ville qui devient alors une femme disparue dans La dernière fois que j’ai vu Macao.
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