Homme d’action mais qui s’illustrait aussi dans des comédies et des drames, Wesley Snipes était un acteur phare d’Hollywood dans les années 90 qui a enchainé les succès (Jungle fever, Demolition Man, Blade). Puis des ennuis de type fiscaux se sont mis en travers de son chemin et ont mis à mal une carrière aussi brillante que bigarrée. Mais qu’est-il devenu ?
Des débuts entre comédie, danse et sport
Wesley Snipes est né en Floride en 1962 mais c’est à New York qu’il a grandi. Ses cours de comédie et d’arts martiaux l’ont mené un peu par hasard sur le tournage du film Wildcats en 1986 qui avait pour vedette Goldie Hawn, grande prêtresse de la comédie US de l’époque.
Les fans du king of pop se souviennent de lui dans le légendaire clip de Bad réalisé par Martin Scorsese en 1987 dans lequel il joue un gangster qui se la donne plutôt pas mal au niveau du mouvement du bassin.
L’année suivante il décroche un petit rôle dans Les Indians, une comédie avec du baseball en toile de fond dans lequel il donne la réplique à Tom Berenger et Rene Russo des stars des années 80 tombées depuis dans les abimes du star sytem. Le film s’est révélé être un succès et a permis à Wesley Snipes d’accéder à des rôles plus importants.
Les années 90 ou l’autoroute vers la gloire
La nouvelle décennie marque un tournant dans la carrière de Wesley Snipes qui apparaît dans des films marquants de réalisateurs talentueux. Il obtient un petit rôle dans King of New York d’Abel Ferrara dans lequel il traque Christopher Walker, un baron de la drogue. Le film, devenu culte depuis, a grandement marqué les esprits. La légende dit même que pendant la première du film au New York Film Festival plusieurs spectateurs ont quitté la salle, dont la femme de Ferrara.
Il enchaine ensuite avec Mo’better blues de Spike Lee aux côtés de Denzel Washington, un film sur fond de rivalités dans le milieu du jazz.
1991 est l’année de tous les succès pour Snipes, il tient en effet son premier grand rôle dans New Jack City de Mario Van Peebles, dans lequel il interprète Nino Brown, un baron de la drogue ultra dangereux. Le film est un succès public (il s’est placé juste derrière Le silence des agneaux) et critique, et permet aussi à Ice-T de se reconvertir en tant qu’acteur.
La même année il retrouve Spike Lee dans l’un des rares films américains qui traitent des amours interraciales, Jungle Fever. Par ailleurs il dépeint de manière plutôt inédite un héros noir appartenant à une catégorie socio-professionnelle supérieure (l’influence du Cosby Show et de sa famille middle class et bien sous tous rapports ?)
En 1992 il retrouve Woody Harrelson, qui tenait lui aussi un petit rôle dans WildCats, dans la comédie Les blancs ne savent pas sauter. Hymne à l’amitié, au basketball et au meilleur du pire du vestiaire mode des années 90 (tout ce qui est cycliste, T-shirts bariolés et Nike Air Command Force) le film est un carton au box office et fait d’eux des stars à part entière.
La phase gros muscles et bastons
Quelques années après avoir débuté sa carrière de comédien, Wesley Snipes a prouvé qu’il pouvait alterner drames et comédie mais son appétit pour de nouvelles expériences l’a vite emmené vite vers de nouveaux horizons.
En 1992 il s’essaie au film d’action avec Passager 57 puis au thriller avec L’extrême Limite aux côtés de Dennis Hopper et Lolita Davidovich (rappelons tout de même que ce film n’a rien à voir avec la série de TF1 qui nous a fait découvrir Astrid Veillon).
Pour n’importe quel individu ayant grandi dans les années 90 Demolition Man fait office de film culte, visionné une centaine de fois l’aide de cette machine qu’on nomme magnétoscope. Ce film de science fiction proposait une vision aseptisée du monde, une société où la violence n’existe plus et où les rapports sexuels se font par ordinateur. Il y jouait un méchant hyper charismatique, lentilles bleues et cheveux peroxydés à l’appui : Simon Phoenix et cassait ainsi son image de héros. Ce rôle étant ici tenu par la superstar de l’époque, Sylvester Stallone. Sans surprise, le film a été un énorme carton au box office.
Pourtant, la suite de sa carrière sera tumultueuse. Ses prochains films, Sugar Hill, Drop Zone et Money Train où il donne à nouveau la réplique à Woody Harrelson et où l’on voit débuter Jennifer Lopez, sont des succès en demi-teinte. Même sa prestation inattendue en tant que dragqueen dans le film Extravagances aux côtés de Patrick Swayze et John Leguizamo ne séduit pas les spectateurs, ni même sa confrontation au sommet avec Robert de Niro dans The Fan.
La résurrection en tant que vampire
Après encore une poignée de flops, c’est grâce au film Blade, qui combine action et fantastique qu’il revient au top. Le film qui est adapté en 1998 d’une bande dessinée de seconde zone de Marvel, offre un nouveau visage aux films de vampires. Les spécialistes du genre aiment d’ailleurs à dire que c’est ce succès aussi inattendu qu’inespéré qui a redonné l’envie aux studios d’adapter des films de super héros.
Au cours des années 2000, Wesley Snipes enchaine entre les suites de la franchise Blade et des films directement destinés au marché du DVD. Un grand écart improbable qui prendra fin en décembre 2010, au moment de son procès…
Une certaine phobie administrative
Entre les tournages et « le festival, toute cette pression » il semblerait que Wesley Snipes ait oublié de remplir quelques documents de type administratifs comme par exemple ses déclarations d’impôts. Tant et si bien que l’IRS (Internal Revenue Service) l’a poursuivi en justice dès 2006 menant ainsi l’acteur superstar sous les verrous à la fin de l’année 2009. Accusé de fraude fiscale et de déclaration frauduleuse, l’acteur est resté à l’ombre pendant deux ans et demi.
Après un séjour dans un pénitencier de Pennsylvanie, Snipes a finalement retrouvé les plateaux de cinéma californiens en 2013 avec Expendables 3. Malheureusement pour lui, le film a fait un flop. A quand un vrai retour en grâce à la sauce Hollywoodienne pour Wesley Snipes ?