Elle soutient le mariage pour tous ou deénonce l’intox au gaz de schiste. Ne porte pas Manuel Valls dans son cœur et n’exclut pas sa candidature à la présidentielle de 2017.
Afghanistan
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En mission contre la corruption, je découvre un pays complexe, où l’entrelacs des compromissions paraît indémêlable. Rencontres incroyables. Journées éprouvantes. Ici plus qu’ailleurs, j’ai la confirmation que la politique ne peut se réduire au misérable ballet des habiletés et des demi-mensonges. Dans le fracas du monde, il faut remettre de la justice. La lutte contre la corruption n’est pas un supplément d’âme de la démocratie, mais bel et bien une condition indépassable.
Anaphore
Je ne connaissais pas le mot. La jolie tirade de François Hollande (“Moi, président de la République…”) devant un Sarkozy médusé l’a appris à la France entière. Nul ne peut ignorer désormais que la répétition est une arme de persuasion massive.
Ambiguïté
Je connaissais le mot. Les atermoiements de François Hollande sur le mariage pour tous l’ont illustré pour chacun. Pour moi, les choses sont claires : la liberté de discriminer n’existe pas. Nul ne doit être privé du droit de se marier en raison de son orientation sexuelle.
Austérité
Appelons un chat un chat : le gouvernement poursuit une politique d’austérité. Ce n’est pas fondamentalement l’objectif de réduction des dépenses publiques qui est en cause à mes yeux, mais l’absence de vision alternative. L’austérité risque de dégrader une situation déjà fort compromise par des années de politiques libérales. Le pire, c’est que les docteurs ès austérités prennent des poses de vieux sages quand ils font la leçon aux esprits récalcitrants, pour mieux les enjoindre au silence. On voudrait que les peuples marchent à l’échafaud le cœur léger. Gageons qu’il n’en sera rien.
Campagne présidentielle
Dur exercice, qui demande le souffle du marathonien et la vélocité du sprinter, la force du chêne et la souplesse du roseau, l’habileté du bretteur et la vigueur du catcheur. Je n’étais pas préparée à la violence d’une telle épreuve. Surtout, j’ai eu la naïveté de croire que mon mouvement serait uni dans l’effort. Les coups les plus durs sont venus de mon parti. Mais on ne m’ôtera pas de l’esprit que j’ai posé les jalons d’une écologie de combat, d’une gauche courageuse et d’une république exemplaire. De ce point de vue, je ne regrette rien. Mais je me prends parfois à rêver de ce qu’aurait été ma campagne si Nicolas Hulot et moi avions eu une primaire moins fratricide. Une campagne en duo aurait eu un impact incroyable. Nous n’avons pas su soigner assez vite les blessures de la primaire. L’ego cicatrise mal. Partie remise ?
Durand Pascal
Je souhaite que le nouveau secrétaire national d’EE-LV prenne toute sa place dans le concert des grands leaders politiques. Sa petite musique peine pour l’instant à se faire entendre dans le tintamarre du tout médiatique. Mais tendez l’oreille : c’est une voix qui compte, et pèsera davantage encore demain.
Gaz de schiste
À en croire l’incroyable campagne d’intoxication menée par voie de presse par les partisans des gaz de schiste, on peut en déduire qu’ils ont les moyens de stipendier de zélés propagandistes. Toute l’année, nous avons dû combattre leurs mensonges, rectifier leurs approximations et désamorcer leurs manœuvres. Comme au sein du gouvernement ils semblent avoir de bons relais, je souhaite à Delphine Batho de tenir bon sur un dossier essentiel pour la protection de l’environnement et l’avenir de la transition écologique.
Mélenchon
J’ai de l’estime pour l’homme. Étrange mélange de rouerie et de sincérité, de calcul et d’emportement, de modernité et d’archaïsme. Une chose m’étonne cependant : de Mitterrand hier, à Chávez aujourd’hui, il semble fasciné par les ambiguïtés du pouvoir. Au terme d’une année de tumulte, le voilà même qui s’imagine à Matignon. Qu’importe. Comme il semble vouloir poursuivre sa mue écologiste, je lui dis avec amitié que, contrairement à ce qu’il affirme, EE-LV ne représente pas la préhistoire de l’écologie, mais bien son avenir. Les écologistes sont la locomotive du nouveau monde : s’il souhaite prendre le train en marche, nous lui disons bienvenue.
NDLL
Quatre lettres pour une mobilisation sans faille. Notre-Dame-des-Landes. Le nom sonne comme une promesse de sérénité. C’est pourtant un lieu de lutte. Le projet d’aéroport contre lequel nous nous mobilisons est le symbole de la gabegie productiviste qui a trop longtemps présidé aux destinées de l’aménagement du territoire. Inutile, dispendieux, nuisible pour l’environnement, cet aéroport trouve pourtant encore des avocats jusqu’au sommet de l’État. Il est donc essentiel que notre détermination ne faiblisse pas. Le Premier ministre se grandirait à renoncer à ce qui ressemble chaque jour davantage a une monumentale erreur. L’entêtement n’est pas une politique.
Pussy Riot
Pour une fois, la vérité avance masquée. Leurs cagoules sont devenues le symbole d’une génération qui refuse de se laisser encaserner. Ces filles ont de la voix : leur combat anti-Poutine porte bien au-delà des frontières de la Russie. Elles nous obligent à ne pas nous taire.
Roms
Le démantèlement de leurs camps est une tache indélébile sur le drapeau de notre République. J’ai suffisamment critiqué ce que faisait la droite en la matière pour ne pas être aveugle sur ce que fait Manuel Valls. L’honnêteté commande de dénoncer avec constance la politique qui consiste à flatter l’opinion publique en multipliant les images de démantèlements qui ne règlent rien sur le fond mais entretiennent l’illusion de l’action.
Taubira Christiane
La ministre qui fait espérer de la gauche. Elle a réussi, à ce jour, un véritable sans-faute. Je la salue comme on salue une sœur d’armes. Ses combats sont les miens. Mais je ne m’attarde pas. Quelques mots suffisent pour dire l’essentiel : elle fait du bien à la République.
UMP
Triste fin d’année pour la droite française. Je ne m’en réjouis pas. La crise de l’UMP révèle une fragilité dont le principal bénéficiaire pourrait bien être le Front national. Voilà où mènent les paraboles sur les pains au chocolat…
Valls Manuel
Quelques mots suffisent pour dire l’essentiel : il fait du mal à la gauche.
Zyed Benna et Bouna Traoré
Sept ans déjà. Mais nous, nous n’oublions pas. Les familles demandent toujours justice. Dieu que le temps est long pour les habitants des quartiers populaires. Un pas a été fait au mois d’octobre. La Cour de cassation a annulé le non-lieu dont avaient bénéficié deux policiers après le décès de Zyed et Bouna, le 27 octobre 2005, dans un transformateur EDF de Clichy-sous-Bois. La banlieue dans tout ça ? Elle attend toujours une politique digne de ce nom…
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