Une légende d’hédonisme : The Heavenly Social, le club où uvraient les Chemical Brothers.
En 1992, à Manchester, les Dust Brothers décidèrent de faire un disque avec une simple idée en tête : « Faisons nos propres disques puisqu’on n’en trouve pas assez qui nous conviennent. » Le résultat, un maxi titré Song to the siren, est devenu un classique. La même idée donnera naissance au Heavenly Social : « Ras le bol des clubs existants, montons notre propre club, dans le sous-sol d’un pub londonien, The Albany, le dimanche soir. »
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S’installe alors une quasi-mythologie : celle d’un abandon total, de la primauté du « toujours plus » (d’alcool, de drogue), du culte du poppers (drogue paria hors du milieu gay). Celle d’une politique musicale prenant à rebrousse-poil l’orientation des grands clubs anglais : acid-house, ska et rocksteady, Northern soul, classiques indies, electro, hip-hop, hard-rock, vaste bordel dans lequel naît ce « son » si reconnaissable (brit-hop ? big beat ?). Ainsi naquit un farouche esprit de famille : des Chemical Brothers qui resteront résidents jusqu’à récemment au gang Primal Scream, du parrain Andy Weatherall au label Heavenly Records (Manic Street Preachers, Saint Etienne). Une famille avec pour devise « Only one rule: no rules! »
Le succès du Social grandit avec celui des Chemical Brothers et le club déménage au Turnmills en 94. Grosse salle et gros soir : le samedi. Curieux mélange de populations diverses que celui du samedi au Heavenly Social : blasés des clubs londoniens, B-boys, skaters, rockers, poseurs, breakdancers, fans de techno s’amusent ensemble, comme si le rêve hédoniste du Summer Of Love se réalisait enfin. Beaucoup comparent cet état d’esprit unique à celui des premières heures de l’acid-house londonienne. Forcément, le club s’installe, au sens propre du terme, tout comme le son brit-hop inventé dans ces caves devient vite une recette. D’autres clubs se créent (Athletico, Big Kahuna…) sur le même mode.
Courant 1996 naît le Heavenly Jukebox, qui tente de retrouver l’esprit originel du Social dans une cave de pub, lieu tenu secret hors initiés… Et au début de cette année, le Heavenly Social devient le Heavenly Jukebox. Sans les Chemical Brothers, qui abandonnent leur résidence hebdomadaire, remplacés par les DJ’s Jon Carter et Richard Fearless régulièrement épaulés par les meilleurs DJ’s « non-house » d’Angleterre. Curieux, mais prévisible, de voir le Heavenly Social lui-même devenir un super-club, où l’on vend des singles et où l’on peut s’abriter dans une salle de cinéma.
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