Le court métrage est en vogue. On a (re)découvert dernièrement les petits bijoux de Jacques Rozier (La Rentrée des classes, Blue Jeans, Paparazzi…). Et parmi la jeune garde, des cinéastes comme François Ozon (Victor ou Une Robe d’été nommé aux Césars), Gilles Marchand (Joyeux Noël) et Laurent Cantet (Tous à la manif, Jeux de plage) […]
Le court métrage est en vogue. On a (re)découvert dernièrement les petits bijoux de Jacques Rozier (La Rentrée des classes, Blue Jeans, Paparazzi…). Et parmi la jeune garde, des cinéastes comme François Ozon (Victor ou Une Robe d’été nommé aux Césars), Gilles Marchand (Joyeux Noël) et Laurent Cantet (Tous à la manif, Jeux de plage) ont contribué à réhabiliter ce format. Les télés s’y mettent aussi : France 2, Arte et Canal+ ont installé chacune un rendez-vous régulier. Le 3 février, Arte diffuse dans le cadre de Court circuit La Petite mort du précité François Ozon, ainsi qu’Alkali, Iowa de Mark Christopher. Deux réussites. Encore plus en prise sur l’actualité, alors que s’ouvre l’excellent festival de Clermont-Ferrand, véritable institution en la matière, Canal+ remplit les cases de ses Surprises avec des courts présentés là-bas. De quoi se faire une idée des tendances. La comédie est le genre le plus fréquenté. Il est vrai que les blagues les plus courtes sont souvent les meilleures. On distinguera particulièrement Bien sous tous rapports de Marina de Van, entre Buñuel et Tati, Il y a des journées qui mériteraient qu’on leur casse la gueule d’Alain Beigel, prometteur poulain de l’écurie Magouric et par ailleurs fin comédien, ou encore I got a woman d’Yvan Attal, hilarante altercation provoquée par un con curieux de savoir comment son interlocuteur supporte que sa petite amie soit actrice. Avec Le Masseur, échec d’un couple à inventer un scénario érotique, Vincent Ravalec cherchait aussi à faire rire. C’est raté, même si ses comédiens (Marianne Denicourt et Antoine Basler) sauvent pas mal de scènes. Mais le catalogue de Clermont-Ferrand n’est pas qu’un Who’s who du microcosme. On portera donc son attention sur des films moins attendus, comme L’Egoïste, rafraîchissant court d’animation de Jean-Loup Felicioli, et Y a du foutage dans l’air, réjouissant plaidoyer antiraciste de Djamel Bensalah qui jongle habilement avec différents formats de cinéma. Enfin, on a gardé le meilleur pour la fin: Des Majorettes dans l’espace de David Fourier commence très sèchement et très drôlement avec une juxtaposition de plans commentés sur un ton docte et s’achève sur un cri d’injustice particulièrement percutant. Entre les courts de Pierre Etaix et l’humour des Shadoks, un film parfait.