L’artiste privilégie les gros plans et les détails qui excitent l’imaginaire en se figurant les hors-cadres.
Langue, cou, paupières, globes oculaires, nuque, aisselles, veines, poils, salive, gland… L’Allemand Florian Hetz se concentre sur les parties du tout, les rendant curieuses et érotiques, les soumettant partiellement au concept freudien d’inquiétante étrangeté (ce moment où le familier, le rassurant devient inconnu et donc effrayant). Ses gros plans transpirent ce hors-cadre que l’on ne peut qu’imaginer : corps enchâssés, salives échangées, caresses excitantes.
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“La plupart des gens utilisent le mot ‘viscéral’ pour décrire mes photos”, dit-il. Le vol d’un livre de Mapplethorpe à l’âge de 14 ans chamboule sa vie (notamment l’autoportrait de l’artiste, un fouet sortant de l’anus), mais il lui faudra emprunter l’appareil photo d’un ami drag-queen, bien plus tard, pour avoir le déclic. Depuis, l’artiste a vu son Instagram censuré à cinq reprises, alors même qu’il assure suivre la politique du réseau.
“Ce qui m’agace, c’est qu’une entreprise américaine nous force, nous les Européens, à vivre selon leurs règles morales tarées. Les jeunes grandissent ici en pensant que les seins sont porno et dégoûtants ! Facebook et Insta essaient de revenir aux années 1950 et ça me fait peur.”
The Matter of Absence (éditions Bruno Gmünder, 2016), 48 pages, environ 30 €, digitalaidsss.tumblr.com
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